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Alerte, maison radioactive !

Des maisons potentiellement radioactives

Des maisons potentiellement radioactives - William Rafti / Wikipedia

Lors de son inventaire, l'Andra a listé une centaine de sites jugés radioactifs, notamment en Ile-de-France. Il faut désormais les décontaminer.

L’inventaire national de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) évoque 134 sites concernés par une pollution radioactive : « La plupart de ces sites ont abrité des activités du passé, datant de l’entre-deux-guerres, qui ne relevaient pas de l’industrie nucléaire », parmi lesquelles on compte « extraction de radium pour la médecine ou la parapharmacie, fabrication et application de peintures pour la vision nocturne, exploitation de minerais… ». L’agence note que si certaines zones demeurent en friche, la plupart des édifices concernés ont été transformés en logements ou en bâtiments publics. Il est dans ce cas nécessaire de décontaminer ces lieux, où des personnes ignorantes du passé de leur habitat ont posé leurs valises. L’Andra a ainsi lancé fin 2010 une opération de diagnostic, comme l’explique le quotidien. En cas de pollution avérée, la décontamination et un éventuel suivi sanitaire se font aux frais de l’agence, qui dispose d’un budget d’Etat de 12 millions d’euros.

Des travaux discrets dans les maisons en question

Le Parisien évoquait ce matin le cas d’une maison à Chaville, dans les Hauts-de-Seine. Vue de l’extérieur, elle ne semble pas différente des autres pavillons aux alentours, et pourtant, une fois passée la porte d’entrée et franchis plusieurs sas, on tombe sur des ouvriers en combinaison, nous raconte le quotidien francilien. Ces derniers cassent des cloisons, des bouts de planchers, et tentent d’extraire la terre ou les éléments pollués. En tout, cas sont 80 tonnes de déchets qui sont retirés, explique Metro, qui consacre un article au même bâtiment. Prix de l’opération : 260 000 €, heureusement pris en charge par l’agence.

Tout raser pour mieux reconstruire

Le Parisien note néanmoins que dans certains endroits, comme à Gif-sur-Yvette, où les travaux de décontamination se sont révélés insuffisants. L'Andra a du racheter le site concerné et tout raser pour pouvoir retirer toute la pollution radioactive. L’agence estime qu’il faudra six ans pour étudier – et éventuellement intervenir – dans les 134 zones suspectes, le tout pour des doses minimes, qui semblent malgré tout tenir à cœur au chef de mission de l’agence, Eric Lanes : « On est clairement dans l’application du principe de précaution. Toute dose inutile doit être évitée ».

Laura Makary