Anne Hidalgo fâchée avec les monuments historiques ?
Anne Hidalgo veut "réinventer Paris", mais a visiblement un problème avec les bâtiments historiques. La maire de la Ville a décidé de sacrifier ou de mutiler une partie du patrimoine parisien, malgré les recommandations de la Commission du Vieux Paris, chargée d’examiner tous les permis de construire ou de démolir de la capitale.
En 2015, Anne Hidalgo a ainsi "jeté à la poubelle la moitié des suggestions de la Commission et a accordé sans ciller les autorisations de bétonner correspondante", révèle Le canard enchaîné dans son édition du 23 mars. Une trentaine de dossiers classés sans suite, sur plusieurs centaines de demandes de permis déposées dans les services municipaux, précise l’hebdomadaire.
Une vieille bicoque "caractéristique du bâti faubourien" bientôt rasée
Parmi les bâtiments littéralement transformés, un ensemble historique et pittoresque des XVIIe et XIXe siècles situé dans le 1er arrondissement, devenu l’une des boutiques parisiennes de la marque de luxe Chanel. Mais ce n'est pas tout. Au 130 rue de Bagnolet (20e), une vieille bicoque de l’ancien village de Charonne, jugée par la Commission "caractéristique du bâti faubourien et en parfaite harmonie avec le site", qui sera bientôt rasée par le promoteur Icade. Et au 193 rue Marcadet, "l’élégante façade Art déco de la Fondation Mathilde-et-Henri-de-Rothschild, qui va se retrouver coiffée par une imposante surélévation", selon Le canard enchaîné.
Anne Hidalgo n’est pas la seule à avoir ignoré les souhaits de la Commission. Le préfet de Paris, qui signe les permis pour les administrations d’Etat et pour les représentations diplomatiques, a laissé l’ambassade du Canada "défoncer en toute légalité un bel immeuble de 1879 situé au 130 rue du Faubourg-Saint-Honoré".
Un chantier sur lequel Anne Hidalgo devra s’expliquer lors d’un débat qui s’annonce musclé avec les élus Verts et LR qui siègent à la Commission. Car une bonne partie de ces bâtiments bénéficiaient du label "Protection Ville de Paris", dispositif imaginé en 2005 par l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, visant à protéger des promoteurs 5.000 constructions et sites remarquables.
>> Et votre patrimoine, que vaut-il exactement ?