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Après Jeudi noir, des Tunisiens squattent le bâtiment municipal

La police encadre le bâtiment municipal

La police encadre le bâtiment municipal - google

Une centaine de migrants tunisiens occupent depuis cette nuit le 51, avenue Simon Bolivar. L’immeuble, propriété de la mairie de Paris, avait déjà été occupé dimanche 17 avril par Jeudi noir. Le collectif avait du quitter les lieux au bout de quelques heures en raison de l’insalubrité de l’immeuble.

Le bâtiment est à deux pas des Buttes-Chaumont, il était affecté aux services municipaux de la mairie de Paris. En avril, le collectif Jeudi noir avait volontairement cessé son occupation après une réunion avec la mairie. Un membre de l’association avait alors déclaré sur LaVieImmo.com qu’il « y avait une probabilité importante d’incendie dans l’immeuble […] quelque chose [qu’ils n'avaient] appris qu’après avoir pénétré dans le bâtiment ».

Un constat dont s’inquiète toujours la mairie aujourd’hui, qui a réagi dans un communiqué de presse : « Ce lieu présente en effet une insuffisante résistance au feu et ne peut donc servir d'hébergement ». Les migrants tunisiens de Lampedusa, qui dormaient jusqu’alors dans la rue, cherchent des solutions. « Nous vivons dehors, passons de 24 à 36 heures sans fermer l’œil, nous avons peur, nous avons froid, nous avons faim et manquons de tous les besoins fondamentaux de la vie quotidienne», expliquent t-ils dans un communiqué.

Delanoë dénonce la politique sécuritaire de la majorité...

Si elle s’inquiète de l’occupation de l’immeuble, la mairie de Paris met en cause l’attitude du gouvernement. Elle « condamne à nouveau l'attitude de l'Etat qui par ses actions exclusivement policières durcit la situation sur place et la rend explosive tout en refusant d’adapter même modestement le dispositif d’aide aux retours, afin de permettre à ceux des ressortissants tunisiens intéressés d’envisager une telle issue dans des conditions dignes ».

La ville dit travailler à une résolution douce sur ce conflit et avoir proposé aux migrants tunisiens des propositions d’hébergements : « A ce jour, 100 places d'hôtel sont proposées par France Terre d'Asile, dispositif qui va progressivement monter à 130 places ».

...Et l'UMP l'attitude de la mairie

Les élus parisiens de la majorité présidentielle ont quant à eux tenu à montrer leur opposition à cette occupation. Dans un communiqué, Jean-François Lamour, Philippe Goujon et Jean-Jacques Giannesini « dénoncent l’action menée par cette organisation qui encourage les migrants à transgresser les accords internationaux et la politique d’immigration française et souhaitent que les forces de l’ordre mettent un terme rapide à cette occupation illégale d’un immeuble de la ville ».

L’UMPPA s'en prend également au maire de Paris : « Les élus parisiens UMP déplorent les nombreuses déclarations de Bertrand Delanoë qui, sous couvert d’humanisme et sans solution concrète, encourage les migrants à prendre le risque de s’installer en France dans des conditions qui ne pourront que demeurer extrêmement précaires et indignes ».

Damien Fournier