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Baisse des ventes de logements neufs : les prévisions divergent

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Après une chute historique de près de 40 % en 2008, les ventes de logements neufs en France devraient rester orientées à la baisse cette année.

S'ils s'accordent sur la direction que prendra le marché au cours des prochains mois, les observateurs divergent sur l’ampleur du mouvement.

Le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire a indiqué hier que 79 400 maisons et appartements neufs avaient trouvé preneur l’année dernière, soit 37,6 % de moins qu’en 2007. Crise immobilière oblige, cette baisse est la plus forte observée depuis la fin des années 1970. Première à réagir à ces chiffres, la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) s’est montrée plutôt optimiste. Louant « le professionnalisme des promoteurs », qui, en adaptant suffisamment rapidement leur offre ont su éviter l’emballement des stocks d’invendus, Jean-François Gabilla, président de la Fédération, a mis l’accent sur le « net frémissement du marché » observé depuis le début de l’année. Fruit de « l’effet conjugué de la baisse des taux d’intérêt et des premières mesures du plan de relance, [du] dispositif Scellier pour l’investissement locatif privé et [du] doublement du prêt à taux zéro pour les primo–accédants », ce « frémissement » laisserait présager des lendemains meilleurs. Ainsi, dans le pire des cas, la FPC prédit-elle une baisse de 6 % des ventes de logements en France, pour un total de 75 000. Au mieux, 80 000 transactions pourraient être conclues.

Une baisse de 6 à 25 %, selon les estimations Un autre avis, plus sombre, est venu de Nexity. En marge de la présentation de ses comptes 2008, le premier promoteur immobilier de France a estimé que le marché de la promotion résidentielle plafonnerait entre 65 000 et 70 000 unités cette année, avant de rebondir en 2010. Soit une baisse comprise entre et 12 et 18 %. Commentant les performances du groupe dirigé par Alain Dinin, Pierre-Alexandre Pouzet, analyste chez Gilbert Dupont, s’est déclaré « plus conservateur à ce stade » que Nexity. Selon la société de Bourse, la contraction approcherait les 25 %, pour un total d’à peine 60 000 ventes. « Certes, le marché résidentiel pourrait profiter des mesures gouvernementales et d’une détente des taux d’intérêt mais les freins à la relance du marché risquent d’être plus forts », estime M. Pouzet. Ces freins, sans surprise, ce sont « l’accès toujours difficile au crédit, [la] dégradation de l’environnement économique et [l’]attentisme des ménages dans l’attente d’une baisse des prix ». Autant d’éléments dont la FPC ne fait pas mention…

La prévision médiane revient à Alexandre Mirlicourtois, directeur des Etudes économiques du cabinet d'analyses Xerfi. Selon lui, 68 000 biens immobiliers neufs devraient vendus cette année, ce qui correspond à une baisse de 14 %. « Les chiffres du ministère n'ont rien d'étonnant, nous maintenons notre prévision d'une poursuite de l'ajustement, mais à un rythme plus modéré qu'en 2008 », commente l'économiste.

E.S.

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