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Immobilier

Ce que les Français pensent des agences immobilières

93% jugent élevés les frais d'agence pratiqués pour les locataires

93% jugent élevés les frais d'agence pratiqués pour les locataires - Mychele Daniau - AFP

Les professionnels de l'immobilier font souvent passer leurs intérêts avant ceux de leurs clients, et les honoraires de location sont dans l'ensemble trop élevés. C'est ce qui ressort d'une enquête de l'Ifop, réalisée pour le site Locat'Me.

Les Français sont sévères à l’égard des agences immobilières. Selon un sondage Ifop pour le site Locat’Me, les services proposés dans le cadre d’une location n’ont pas ou peu évolué en 20 ans, estiment les trois quarts des locataires interrogés. Un sentiment également partagé par 66% des propriétaires.

"Les agences se focalisent sur une clientèle pour laquelle ils se jugent indispensables, et s’affranchissent ainsi d’améliorer leur qualité de service. Les seules innovations envisagées sont celles destinées à faire gonfler la facture", déplore Antoine Marck, fondateur du portail de la location immobilière.

Des honoraires jugés excessifs pour 4 locataires sur 10

Une facture qui passe d’ailleurs toujours mal auprès des locataires : 91% jugent les frais d’agence "dans l’ensemble élevés", et 40% les trouvent "excessifs". Cette tendance est encore plus prononcée chez les propriétaires (94%), "conscients de la situation précaire du locataire et de sa position de faiblesse en agence", souligne l’étude.

La majorité des Français (88%) reprochent aussi aux professionnels de l’immobilier de faire passer leurs intérêts avant ceux de leurs clients. Et sur ce point, locataires et propriétaires se rejoignent. "Ce chiffre illustre le contexte actuel", ajoute Locat’Me, qui rappelle les difficultés avec lesquelles la loi sur l’affichage des prix a été mise en place.

Depuis le 1er avril, un arrêté oblige les agences à être plus transparentes sur leurs tarifs. Mais l’annonce de son application a suscité la colère de trois syndicats majoritaires des professionnels de l’immobilier, qui avaient menacé de solliciter le Conseil d’État en vue de l’abroger. "Cela témoigne d’une volonté de garder les frais d’agences locataires opaques. On ne peut plus continuer comme ça", dénonce Antoine Marck.

J. M.