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Ces chefs d'Etat africains au patrimoine immobilier douteux

Certains potentats africains détiendraient des biens mal acquis dans Paris

Certains potentats africains détiendraient des biens mal acquis dans Paris - dr

Certains potentats africains sont dans le collimateur de la justice française. En cause, des biens immobiliers acquis en ponctionnant des fonds publics de l’administration, et souvent localisés à Paris, rapporte Libération. Les ONG, à l’origine des plaintes, n’entendent pas faire trainer l’affaire.

Quel est le point commun entre Zine el-Abine Ben Ali, Hosni Moubarak et Muammar al-Khadafi ? Les révolutions arabes, répondrez-vous. Et bien oui, mais pas seulement. Ces chefs d’états renversés ou menacés sont surveillés par la justice française pour détention de biens mal acquis (BMA) dans l’Hexagone. Un patrimoine acquis en ponctionnant des fonds publics de l’administration, comme la société immobilière de Dorsaf Ben Ali, une des filles de l’ancien dictateur tunisien, qui posséderait un grand appartement avenue Kléber, dans le 16ème arrondissement, dévoile le quotidien. Une affaire de famille, Nesrine, demi-sœur de Dorsaf, aurait également acquis un hôtel particulier dans le même quartier.

Du côté d’Hosni Moubarak, certaines saisies immobilière devraient voir le jour mais faute de lisibilité, l’enquête prendrait plus de temps. Enfin, le cas du guide Lybien Muammar al-Khadafi serait le plus complexe, car ce dernier « ne faisait pas de la France un terre propice aux placements de ses avoirs », déclare à Libération Maud Perdriel-Vaissière, de l’ONG sherpa.

Les potentats d’Afrique Noire aiment le luxe

Un immeuble de 2185 mètres carrés, avenue Foch à Paris, appartiendrait à la famille de Teodoro Obiang, président de la Guinée équatoriale. Le bâtiment, qui comprendrait notamment une salle à manger en corail et une turquerie en panneau Lalique, serait dans le viseur des juges Roger Le Loire et René Grouman, toujours dans le dossier « BMA », rapporte le quotidien. Egalement en ligne de mire, le patrimoine immobilier de la famille d’Omar Bongo, président du Gabon, avec ses 39 propriétés, ainsi que celui de Denis Sassou-Nguesso, président du Congo, qui embrasse 16 propriétés dont la plupart se situerait cette fois dans la banlieue-ouest de Paris.

Les ONG s’activent

Le parquet de Paris peine à faire avancer tous ces dossiers. Les ONG, lassées d’attendre, souhaitent vivement la nomination de juges d’instruction indépendants, selon Libération. « Seul un juge peut avoir toute la latitude nécessaire pour procéder à l’investigation de ce type de dossiers. Le parquet n’est pas inactif mais il n’est pas outillé pour mener ces procédures ciblées. Il n’y a qu’un magistrat qui peut prononcer des expropriations et des restitutions de biens aux autorités légitimes… », explique au quotidien Maud Perdriel-Vaissière.

Darius Kachani