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Ces commerciaux accusés d'escroquerie qui vendaient des isolations et poses de VMC

Escroqueries dans la rénovation de l'habitat

Escroqueries dans la rénovation de l'habitat - Pixabay

Neuf personnes, gérants et commerciaux de plusieurs sociétés liées les unes aux autres, auraient escroqué plus de cent personnes. Ils n'hésitaient pas à se faire passer pour des agents de l’État, agissant dans le cadre du Grenelle de l'environnement.

Cinq ans de prison, dont deux ans avec sursis, ont été requis au tribunal correctionnel du Mans à l'encontre d'un gérant d'une holding sarthoise qui aurait escroqué plus de cent personnes, souvent âgées, dans le domaine de l'amélioration de l'habitat. En tout neuf personnes, gérants et commerciaux de plusieurs sociétés liées les unes aux autres, sont jugées au cours de ce procès qui a débuté jeudi 2 juillet.

Selon le ministère public, certaines victimes ont été "plumées" par les passages répétés des commerciaux, qui n'hésitaient pas à se faire passer pour des agents de l’État, agissant dans le cadre du Grenelle de l'environnement, pour obtenir des rendez-vous. Selon l'accusation, les commerciaux réalisaient des performances énergétiques arbitraires pour inciter les victimes à faire des travaux de mise aux normes de l'habitat: isolation, pose de VMC, changement de chauffe-eau, installation de gouttières...Et parfois ils n'hésitaient pas à se faire menaçants. "Il y a des commerciaux qui refusaient de sortir tant que la victime n'avait pas signé les documents", a assuré le ministère public.

Moyenne d'âge des victimes : 76 ans

Certains tiraient leurs arguments de l'accident de l'usine chimique de Lubrizol à Rouen ou de prétendues décisions européennes pour convaincre les personnes âgées de réaliser ces travaux. La moyenne d'âge des victimes présumées est de plus de 76 ans.

Vendredi, le parquet a ainsi requis cinq ans de prison, dont deux ans avec sursis probatoire, pour le gérant et président de la holding, âgé de 31 ans, "un personnage haut en couleurs, qui a une haute estime de lui-même". Son avocat Me Jonathan Proust estime lui que le jeune entrepreneur sarthois était loin de la gestion opérationnelle des affaires et "qu’il n’a donné aucune consigne à ses commerciaux".

Au sein des commerciaux, la procureure a distingué les repentis, "des hommes courageux", pour lesquels quinze mois avec sursis ont été demandés, de ceux qui estiment n'avoir commis aucune faute, requérant pour eux trois ans de prison, dont deux avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 31 août.

Avec AFP

D. L.