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Chez les couples récents, les femmes vivent plus souvent chez leur conjoint que l’inverse

Un couple visitant un appartement avec un agent immobilier

Un couple visitant un appartement avec un agent immobilier - AFP

Pour une majorité des couples récemment formés, les deux conjoints vivent dans un logement qui leur est commun. Mais quand ce n'est pas le cas, c'est plus souvent la femme qui habite chez son conjoint que l'inverse.

Les femmes résident un peu plus souvent chez leur conjoint que l'inverse au sein des couples récemment formés. C'est ce qui ressort d'une vaste étude que l'Insee a publiée le 9 novembre dernier. L'institut statistique a scruté pour l'année 2013 la situation en matière de logements des couples qui cohabitent depuis moins de quatre ans. Précisons toutefois que l'organisme ne s'est intéressé ici qu'aux couples formés d'un homme et d'une femme, dont au moins un des conjoints a moins de 60 ans (soit 96% des couples récents selon l'Insee).

Globalement une large majorité de ces couples récents ont leurs deux noms sur le bail ou sur l'acte de propriété. Dans le détail, 46% d'entre eux étaient locataires ensemble et 12% propriétaires ensemble. Soit 58% des couples récents, ou 861.000 couples récents sur les 1,464 million rentrant dans le cadre de l'étude. On notera que 4% des couples récents sont par ailleurs logés gracieusement ou sont dans une autre situation.

Ce qui laisse 38% des nouveaux couples, soit 546.000 unions, où les deux conjoints n'ont pas le même statut. Dans ce cas de figure, il est plus courant que ce soit la femme qui vive chez son compagnon (22% de l'ensemble des couples récents) que l'homme chez sa conjointe (16% du total). L'âge et le sexe ne joue pratiquement aucun rôle lorsqu'il s'agit de vivre chez un conjoint locataire dont le bail est à son seul nom. La part des hommes ou des femmes en couple dans ce cas oscille entre 11 et 12%, qu'ils aient de 18 à 29 ans, de 30 à 39 ans ou de 40 à 59 ans.

Différences d'âge et de diplômes

En revanche, c'est au niveau du statut de propriétaire qu'il y a des écarts conséquents. Des écarts qui ont d'ailleurs tendance à se creuser avec l'âge. Aucun homme dans la tranche d'âge 18-29 ans n'habite ainsi chez sa conjointe qui serait propriétaire, quand c'est inversement le cas de 6% des femmes de 18-29 ans. De même, seulement 5% des hommes de 30 à 39 ans résident chez leur conjointe qui détient le logement en question, alors que 13% des femmes de cette tranche d'âge sont dans ce cas. Enfin, chez les 40-59 ans, 20% des femmes résident chez leur conjoint propriétaire, contre 12% des hommes qui sont dans le cas opposé.

Globalement, "six fois sur dix, c’est ainsi la femme qui vit chez son conjoint" lorsqu'ils l'ont pas le même statut vis-à-vis du logement, résume l'Insee. L'Institut national de la statistique et des études économiques n'avance pas d'explication précise sur ce point. Mais les différences d'âge ou de niveau de diplôme au sein du couple semblent jouer un rôle non négligeable. "Dans l’ensemble des couples récents, l’homme est en moyenne plus âgé que la femme (2,5 ans). Cependant, l’écart d’âge est nettement plus important lorsque la femme réside chez son conjoint (4,1 ans), alors qu’à l’inverse, il est nettement plus faible quand l’homme réside chez sa conjointe (1,3 an)", notent les auteurs de l'étude. "Les hommes résidant chez leur conjointe ont un profil particulier, davantage que les femmes qui résident chez leur conjoint. Ils sont beaucoup moins souvent en emploi (57 %) que l’ensemble des hommes locataires (80 %) ou propriétaires (92 %)", ajoutent-ils.

Autre élément clé à prendre en compte : le fait d'avoir eu des enfants d'une précédente union. Sur les 43% de couples récents avec au moins un enfant au domicile, 21% sont des familles recomposées qui vivent avec au minimum un enfant issu d'une précédente union. Or, "les parents qui habitent avec leurs enfants nés d’une précédente union restent fréquemment dans leur propre logement lorsqu’ils se remettent en couple".

Jean Louis Dell'Oro