BFM Immo
Immobilier

Chute d'ascenseur : La polémique après l'accident

Qui rendra des comptes, après le drame de la rue Robert et Sonia Delaunay ?

Qui rendra des comptes, après le drame de la rue Robert et Sonia Delaunay ? - Google Street View

Après la chute d’une cabine d'ascenseur jeudi dernier, blessant une mère et ses deux enfants, l’Association des responsables de copropriété (ARC) dénonce « le problème de la maintenance des ascenseurs ». La Fédération des ascenseurs (FA) appelle à ne pas tirer de « conclusions hâtives » tant que les résultats de l'enquête ne seront pas connus.

L’accident d’ascenseur qui a eu lieu jeudi dernier dans un HLM du XIème arrondissement provoque un tir croisé, dans la recherche de responsabilités, entre ascensoristes et copropriétaires. Selon l'ARC « ni les pouvoirs publics ni la Fédération des ascenseurs ne pourront invoquer la 'vétusté' de l’appareil ni le fait que celui-ci n’était pas sécurisé ». Dans cette chute de cabine, de la marque Schindler et dont la Somatem (rachetée par ce dernier) a la charge, c’est le système de blocage - ou « parachute » - qui n’a pas fonctionné d'après l’ARC. Il s'agirait donc d’un « défaut de maintenance ». De leur côté, les locataires regroupés au sein de l'association « Les locataires en colère » ont annoncé avoir décidé de porter plainte contre le bailleur social, Paris Habitat.

Trop tôt pour tirer des conclusions ?

Gare aux « conclusions hâtives », déclare Jean-Luc Detavernier, Délégué général de la Fédération des ascenseurs (FA), à LaVieImmo.com. « Les résultats de l’enquête ne sont pas encore connus, on présume qu’il ne s’agit pas d’un problème d’ouverture du parachute, mais de chute du contrepoids de l’appareil », précise le dirigeant. De fait, la chute de la cabine pourrait avoir été moins importante que les six étages mentionnés par les médias, ce qui reste néanmoins à confirmer par l’enquête.

«Surcharge » ou «sous-charge » de travail ?

Il n’empêche, « trop souvent, les sociétés d’entretien ne procèdent pas comme elles le devraient au contrôle périodique obligatoire du parachute (les techniciens sont surchargés) », explique l’association. Cette dernière indique qu’aujourd’hui, un technicien doit en moyenne effectuer la maintenance de 100 appareils, « alors que le chiffre de 80 est considéré comme un maximum pour faire le travail nécessaire ». Une surcharge de travail qui peut même à aboutir à ce que certains techniciens prennent en charge « jusqu’à 120 - 140 appareils ».

« Faux », rétorque Jean-Luc Detavernier, « on se trouve au contraire en présence d’un phénomène de sous-charge ; on n’affecte plus un appareil à un technicien. L’obligation d’intervenir sur les appareils en cas de problème 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 est totalement incompatible avec cette idée de surcharge de travail, ce que ne permet par ailleurs pas la législation actuelle du travail, explique-t-il. Ce sont donc des équipes de techniciens qui se partagent un parc d’ascenseurs qui leur est attribué ».

A noter qu’un arrêté du 18 novembre 2004 impose de tester au moins une fois par an le système de parachute, ainsi que du limitateur de vitesse.

Léo Monégier