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Comment la mairie de Paris compte tirer profit de la crise que traverse Airbnb

La mairie de Paris tente de gagner une bataille contre Airbnb

La mairie de Paris tente de gagner une bataille contre Airbnb - AFP

Parce que le succès d'Airbnb renforce la difficulté à se loger dans certaines grandes villes, la mairie de Paris a décidé d'avancer ses pions face à la plateforme de location saisonnière. Elle aimerait racheter des appartements que leurs propriétaires n'arrivent plus à louer sur Airbnb depuis le début du confinement. Le but: les proposer ensuite aux Parisiens à des loyers moins élevés.

Depuis le début du confinement et l'interdiction pour les touristes de se déplacer, les plateformes de location saisonnière comme Airbnb - bien que non soumises à une interdiction de fonctionner durant cette période - subissent de plein fouet les répercussions de la pandémie. En pleine campagne électorale, la ville de Paris - qui livre depuis plusieurs années déjà une bataille face au géant américain à qui elle reproche de réduire l'offre locative pour les résidents dans la capitale – lance une nouvelle idée.

"Nous avons constaté une baisse du nombre d'annonces disponibles sur Airbnb. Mi-mars, il y avait 40.000 annonces disponibles, alors qu'il n'y en a plus que 35.000 aujourd'hui", assurait en début de semaine Ian Brossat, adjoint au Logement de la ville de Paris, dans une interview accordée à Challenges.

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Un chiffre que conteste la plateforme qui affirme, de son côté, avoir enregistré un millier d'annonces en plus en 2020 à Paris pour 70.000 annonces au total, détaille le magazine économique.

"Reprendre le contrôle"

Ian Brossat indique avoir constaté une chute drastique de demandes d'immatriculation pour des logements à Paris et estime qu'il est grand temps de "reprendre le contrôle" de ces logements afin qu'ils puissent "profiter à des habitants" au lieu de rester vides ou d'être illégalement occupés.

"Nous en avions (des demandes d'immatriculation – NDLR) 1.200 en moyenne l'année dernière, nous en avons eu seulement 40 en avril. Cette chute traduit le fait que le flux de nouvelles annonces se tarie totalement. Ce n'est pas une vue de l’esprit que de penser que cette crise du tourisme sera durable", explique-t-il dans Challenges.

Des biens 20% moins chers?

Aussi, pour permettre aux Parisiens d'avoir accès à une offre locative plus vaste – avec des biens proposés à des prix plus abordables – il préconise de racheter les logements à des propriétaires qui les avaient achetés "dans une logique d'investissement", pour rembourser leurs prêts.

"Paris travaille sur le rachat de ces logements grâce à la société foncière qu'Anne Hidalgo a porté durant la campagne municipale. L'idée serait de racheter ces logements afin de les mettre en location, à 20% en dessous du prix du marché, soit environ 18 euros le mètre carré par mois. Le but, c'est d'avoir un retour massif de ces logements vers la location traditionnelle pour les Parisiens", détaille Ian Brossat.

Mais ce programme de rachat risque de prendre un peu de temps. Au-delà de la question du prix des logements encore en discussions, "la taille du nombre de rachats n'est pas encore fixée car nous travaillons à la structuration de la société foncière", explique-t-il enfin.

Par Julie Cohen-Heurton pour BFM Immo

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