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Contre une réforme précipitée du Livret A

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L’Union sociale pour l’habitat (USH) s’inquiète des conséquences d’une éventuelle ouverture dans l’urgence de la distribution du Livret A, ouverture que la Commission européenne presse le gouvernement de mettre en œuvre. Au mois de mai de l’année dernière, Bruxelles avait accordé un délai de neuf mois à la France pour démocratiser la distribution du Livret A, assurée en exclusivité par les Caisses d’Epargne et la Banque Postale.

Ce délai est arrivé à échéance, sans réponse de la France, et la Commission souhaiterait avoir des précisions sur les modalités et le calendrier de l’ouverture. L’ultimatum est fixé pour la semaine prochaine.

Michel Delebarre, ancien ministre d'Etat et président de l'USH, s’étonne de l’impatience de Bruxelles : « le gouvernement français a marqué clairement son intention d'étudier une telle ouverture », s’exclame-t-il, considérant que la généralisation du Livret A, « réforme lourde », est susceptible d’« avoir un impact sur les épargnants, notamment les plus fragiles, et sur les prêts pour la construction de logements sociaux ».

Considérant que « l'avenir de l'épargne populaire et celui de la construction des logements sociaux méritent d'être traités avec attention », Michel Delebarre insiste sur la nécessité d’assurer « le rôle incontournable de la Caisse des dépôts et consignations ». La CDC centralise les fonds, et les utilise pour des prêts aux organismes d’habitations à loyers modérés (HLM).

Favorable à « l'élaboration d'un cahier des charges strict » qui régirait la réforme, Michel Delebarre demande au gouvernement français de « négocier avec la Commission les délais nécessaires pour étudier sans précipitation les voies d'une réforme qui respecte les intérêts majeurs en présence ». Lors de son entretien avec la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes, il y a quelques jours, Christine Lagarde aurait d’ailleurs demandé un délai supplémentaire de quatre mois.

ES

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