BFM Immo
Immobilier

Convoité par des Tziganes et des agriculteurs, ce terrain dans l'Indre voit son prix flamber

Blanc, dans l'Indre

Blanc, dans l'Indre - Google Maps

Sur un terrain de 262 hectares, les Tziganes veulent installer une mission évangélique, mais les agriculteurs, eux, veulent y cultiver la terre. En attendant, le prix est passé de 3.000 euros l'hectare à 7.000 euros.

Tziganes et agriculteurs se disputent un terrain de 262 hectares (soit 2,62 km2) dans la région de la Brenne, dans l'Indre, les premiers voulant y organiser un lieu de rassemblement évangélique et les seconds y cultiver la terre. Le projet de "Vie et Lumière", la mission évangélique des Tziganes de France, de s'installer dans cette zone isolée sur ce terrain s'étendant sur trois communes, à une dizaine de kilomètres du Blanc (Indre), avait été écarté une première fois fin avril, plusieurs agriculteurs ayant fait état de leurs droits de préemption avant la vente initialement prévue.

Depuis, Joseph Charpentier, animateur de la communauté évangélique, a affirmé à l'AFP son intention de surenchérir sur les propositions des agriculteurs. Or, ce projet a entraîné une soudaine hausse des prix du terrain. L'hectare de terre agricole, qui valait en moyenne 3.000 euros, a déjà atteint le prix record de 7.000 l'hectare dans cette affaire, avant le surenchérissement annoncé.

5.000 caravanes et plus de 20.000 personnes

Dans l'immédiat, Joseph Charpentier a cependant obtenu du ministère de l'Intérieur, comme les années précédentes, la mise à disposition d'une ancienne base aérienne désaffectée -dont il n'a pas voulu préciser la localisation- qui lui permettra de réunir ses ouailles en août. Ces rassemblements pentecôtistes qui durent une semaine sont organisées tous les six mois dans différentes régions de France. Un terrain semblable appartient déjà à la communauté à Nevoy, près de Gien (Loiret), où les fidèles se retrouvent tous les semestres pour des veillées, des baptêmes et des cérémonies. Celles-ci rassemblent, selon des participants, environ 5.000 caravanes et plus de 20.000 personnes.

"On aurait voulu faire capoter ce dossier, on ne s'y serait pas pris autrement", considère Jean Paul Chanteguet, ancien député et président du Parc national de la Brenne. "C'est incompréhensible! dit-il. Aucun contact avec aucun élu", tant de la part de la Préfecture que des Tziganes, avant le lancement du projet, déplore-t-il. "Les citoyens sont partagés" reconnaît ce rare élu local à accepter de parler à un journaliste. D'un côté, il y a ceux qui craignent les conséquences de cette arrivée massive et, de l'autre, ceux qui y voient une manne économique. "Certains pensent que d'autres font preuve de racisme et de xénophobie. Pour bien les connaître, je ne le pense pas", assure Paul Chanteguet.

Avec AFP

BFM Immo