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Copropriétés : Ce qui changera avec la loi Alur

Du neuf dans les copropriétés

Du neuf dans les copropriétés - dr

La loi sur l’Accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), votée ce mois-ci à l’Assemblée, apporte un vent de changement dans la gestion des copropriétés. Tour d’horizon d’une réforme largement plébiscitée par les copropriétaires.

Instauration du compte bancaire séparé pour les syndics gérant plusieurs copropriétés, d’un fonds travaux obligatoire, ou plus largement mise en place d’un « conseil de l’immobilier » qui veillera au bon fonctionnement des syndics... La trentaine de mesures figurant dans le texte porté par Cécile Duflot, qui attend de recevoir l'aval du Sénat à la fin du mois, s’attaque à un domaine quasi inchangé depuis cinquante ans.

Les associations de copropriétaires, à l’instar de l’Association des responsables de copropriété (ARC) et l’UNARC, appelaient de longue date une réforme dans ce domaine, notamment sur les syndics. Ils ont été entendus : la moitié de ce que prévoit le projet de loi Alur va dans ce sens. Récapitulatif des principales mesures.

Ce qui change pour les syndics

- Probablement la mesure la plus attendue pour sécuriser les fonds détenus pas les syndics, la mise en place du compte séparé devient obligatoire pour chaque copropriété dont cet organe a la charge. La pratique existait déjà avant la loi, mais pouvait être aisément contournée par un vote de dispense émanant des copropriétaires, révélait l’UFC-Que choisir au début de l’année. Le texte appuie : « la méconnaissance par le syndic de ces obligations emporte la nullité de plein droit de son mandat à l’expiration du délai de trois mois suivant sa désignation ».

- Le contrat de syndic devra par ailleurs clairement indiquer la liste « limitative » des prestations particulières qui donneront droit à une rémunération spéciale. Les syndics professionnels devront également mettre à disposition des copropriétaires les documents de leur immeuble, via un extranet.

- L’ARC se félicite de l’interdiction faite aux syndics « d’introduire un barème d’honoraires dans leur contrat, en cas de gros travaux, ces honoraires devant être votés à chaque fois par l’assemblée générale ».

- Enfin, plus généralement et dans le cadre de la réforme des professions immobilières, un « Conseil de l’immobilier » veillera à la bonne déontologie de la profession de syndic, tout comme les agents immobiliers.

Ce qui change pour les copropriétés

- Le projet de loi institue un fonds travaux obligatoire, ainsi que l’obligation de procéder à un audit financier tous les dix ans. De quoi anticiper les problèmes, difficiles à traiter une fois installés dans la copropriété.

- Le texte s’efforce par ailleurs de prévenir les copropriétés en difficulté : la procédure d’alerte est renforcée si les impayés de la copropriété sont supérieurs à 25 %. Les administrateurs judiciaires voient leurs pouvoirs accrus quand la copropriété est au plus mal : faculté de vendre des parties communes, de démembrer des parties privatives ou communes ou modifier le règlement de copropriété hors décision d’assemblée générale, ainsi que « de contractualiser avec un opérateur public pour la réalisation de gros travaux hors décision d’assemblée générale », note l’ARC.

- Enfin, le dernier gros pan de la réforme prévoit la mise en place d’un « super fichier » des copropriétés, permettant de recenser les informations concernant un parc d’un million de copropriétés.

André Figeard