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Dans quelle région y a-t-il le plus de propriétaires en France?

C'est en Bretagne que la part de propriétaires est la plus forte

C'est en Bretagne que la part de propriétaires est la plus forte - AFP

Depuis 50 ans, le taux de propriétaires ne cesse d'augmenter en métropole. Mais les différences d'un territoire à un autre restent très marquées.

L'amour des Français pour la pierre s'est considérablement renforcé au cours des dernières décennies. La part de propriétaires n'a ainsi jamais été aussi forte depuis 50 ans. En 2014, l'Insee dénombrait 57,8% de ménages propriétaires de leur résidence principale en métropole (hors Corse où les données ne sont disponibles que depuis 1982), contre 43,2% en 1968. Inversement, la part de locataires s'est réduite, passant de 44,4% à 40%. Mais selon cette étude publiée mardi 13 novembre, c'est la part de ménages logés gratuitement qui a le plus chuté. Seulement 2,2% des ménages sont désormais dans ce cas en métropole, alors qu'ils étaient 12,4% cinq décennies plus tôt.

D'une région à une autre, les divergences peuvent être particulièrement importantes. C'est en Bretagne que les Français sont le plus propriétaires (avec 66,3% des ménages), devant les Pays de la Loire (64,3%) et le Centre-Val de Loire (64,1%). Inversement, les régions où les ménages détiennent le moins souvent leur résidence principale sont l'Ile-de-France (47,4%), la Provence-Alpes-Côte d'Azur (54,4%) puis la Corse (54,6%). Autrement dit, entre la région qui compte le plus de propriétaires en proportion de sa population (la Bretagne), et celle qui en dénombre le moins (l'Ile-de-France), l'écart est de 18,9 points ! Un gouffre sépare donc certaines régions en matière d'accès à la propriété (voir ci-dessous le classement intégral par région).

Comment expliquer de telles différences ? "Il faut déjà savoir que la répartition entre les maisons et les appartements au sein d'un territoire n'est pas neutre. Ce qui peut jouer dans le cas de la Bretagne. En effet, dans l'imaginaire collectif français, les maisons sont plus souvent associées à la propriété et les appartements à la location", décrypte Nicolas Pécourt, directeur de la communication du Crédit Foncier, qui vient de diffuser plusieurs études régionales sur l'immobilier. "Mais cela n'explique pas tout, comme on le voit avec les Hauts-de-France, région où il y a pourtant une proportion importante de maisons. L'adéquation des revenus avec les prix immobiliers est bien sûr un élément clé. A ce titre, il n'est donc pas étonnant que l'Ile-de-France soit la région qui compte la part de propriétaires la plus faible", ajoute-t-il. Enfin, "la dimension locale et culturelle sur le marché immobilier est très forte, que ce soit en France ou en Europe. Par exemple, en Espagne, malgré la crise, la part de propriétaires a très peu baissé", explique-t-il encore. Dit autrement, l'attachement à la propriété n'est pas le même partout.

Un effet de rattrapage dans certaines régions

Ce que confirme l'évolution du nombre de propriétaires sur plusieurs décennies. Les régions qui comptaient le plus de propriétaires il y a 50 ans sont souvent les mêmes qu'aujourd'hui. Même s'il y a eu un effet de rattrapage. "Les régions qui présentaient une part élevée en 1968 (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie) connaissent les plus faibles hausses. À l’inverse, l’essor est particulièrement marqué pour les régions où la part était initialement plus faible, comme en Normandie ou en Auvergne-Rhône-Alpes", note ainsi l'Insee. De même, "bien que l’Île-de-France ait connu une progression de la part de propriétaires proche de la moyenne nationale, celle-ci reste très inférieure aux niveaux observés dans les autres régions", remarque encore l’Institut national de la statistique et des études économiques.

En outre-mer, la situation est encore plus contrastée. "Contrairement à la France métropolitaine, dans trois départements d’outre-mer sur quatre, la part de ménages propriétaires baisse depuis 1990", détaille l'Insee. Dans le détail, c'est en Guadeloupe que la part de propriétaires est aujourd'hui la plus importante (59%, 7 points de moins qu'en 1990), devant la Martinique (55%), La Réunion (51%) et la Guyane (43%).

Part de propriétaires par région métropolitaine en 2014 (évolution depuis 1968) :
- Île-de-France : 47,4% (+15 points depuis 1968, où ce taux était donc de 32,4%)
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : 54,4% (+15,3 points)
- Corse : 54,6% (NC)
- Hauts-de-France : 57,7% (+13,1 points)
- Normandie : 58,2% (+18 points)
- Grand Est : 58,6 (+15,9 points)
- Auvergne-Rhône-Alpes : 58,7% (+16,9 points)
- Occitanie : 59,5% (+8 points)
- Nouvelle-Aquitaine : 62,4% (+11,1 points)
- Bourgogne-Franche-Comté : 62,9% (+16,5 points)
- Centre-Val de Loire : 64,1% (+15,1 points)
- Pays de la Loire : 64,3% (+13,2 points)
- Bretagne : 66,3% (+11 points)

Part de propriétaires en outre-mer en 2014 (évolution depuis 1990) :
- Guadeloupe (59%, 7 points de moins qu'en 1990)
- Martinique (55%, -6 points)
- La Réunion (51%, - 5 points)
- Guyane (43%, +2 points)

Jean Louis Dell'Oro