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Dans quels arrondissements de Paris trouve-t-on les appartements les plus silencieux?

L'arrondissement le plus bruyant en 2020 est le 8ème

L'arrondissement le plus bruyant en 2020 est le 8ème - Thomas Samson - AFP

Le quartier, l'étage ou encore l'exposition sont autant de critères qui jouent en termes de nuisances sonores. Mais cette année, les cartes ont été quelque peu rebattues avec le coronavirus.

Paris serait-elle devenue plus silencieuse? Il semblerait bien que cela soit le cas. Flatlooker, spécialiste de la gestion locative en ligne, a publié une étude sur les arrondissements les plus paisibles et les plus bruyants de la capitale. Il en ressort que la moyenne de l'intensité sonore à Paris est de 46 décibels (dB) cette année contre 47 dB l'an dernier. Le coronavirus et ses contraintes (confinement, mesures barrières, horaires adaptés…) auraient donc aussi un impact en matière de nuisances sonores. Notamment du côté des sources de bruit.

Si l'organisme Bruitparif réalise déjà des rapports détaillés sur les bruits routier, ferroviaire et aérien (voir sa carte interactive détaillée ici), l'étude menée maintenant depuis deux ans par Flatlooker vient apporter des éléments complémentaires. La start-up est allée vérifier le bruit à l'intérieur même de plus d'un millier d'appartements parisiens au moyen d'un sonomètre.

Ainsi, dans sa précédente étude en 2019, l'arrondissement le plus bruyant était le 18ème avec 59,1 décibels, "notamment du côté des quartiers de la Goutte d’or et de la Chapelle, du fait de la grande concentration de terrasses de restaurants et de bars", détaillait à l'époque Nicolas Goyet, co-fondateur de Flatlooker. Cette année, l'arrondissement le plus bruyant ne l'est pas à cause des bars mais à cause... des voitures. "Cette année le 8ème arrive en tête des arrondissements les plus bruyants de Paris, tout particulièrement dans le secteur des Champs Élysées avec sa circulation toujours très dense", explique Nicolas Goyet. Il atteint 48,6 décibels.

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Le 7ème gagne en quiétude

Heureusement tout de même, des bars survivent à la crise. Ainsi, à la deuxième et troisième places du podium arrivent le 3ème (47,9 dB) et le 4ème arrondissement (47,5 dB). "Les 3ème et 4ème arrondissement de Paris sont quant à eux marqués par une forte concentration de bars et restaurants, dont l’extension des terrasses n’a fait qu’intensifier les nuisances sonores ces derniers mois", estime Flatlooker. L'an dernier, ils étaient à la dixième et onzième places avec 51,2 dB pour le 4ème arrondissement et 50,8 dB pour le 3ème.

A l’inverse, les deux arrondissements les plus calmes sont le 7ème arrondissement avec seulement 43,7 dB et le 6ème arrondissement avec 44,9 dB. "Contrairement à l’année dernière, où il était à la 3ème place avec 55,7 décibels, le 7ème arrondissement est devenu le plus calme de Paris depuis le Covid. Peu de circulation à la suite de la fermeture de la Tour Eiffel, monument emblématique de la ville, beaucoup de logements et peu de restaurants en sont les trois raisons principales", détaillent les auteurs de l'étude.

Le bruit monte

L'intensité sonore ne dépend pas uniquement du quartier, il dépend aussi de l'emplacement du logement dans la copropriété. S’il donne sur une cour ou un jardin, l’intensité sonore moyenne mesurée par les équipes de Flatlooker dans Paris est de 43,4 décibels fenêtres ouvertes, 37,7 fenêtres fermées. Si le logement se situe au niveau d’une rue piétonne, l’intensité sonore moyenne grimpe à 47,1 dB fenêtres ouvertes et 38,3 décibels fenêtres fermées. Plus bruyant encore, un logement donnant sur une route ouverte à la circulation a une intensité sonore moyenne de 47,3 dB fenêtres ouvertes et 39,2 fenêtres fermées.

Et l'étage a évidemment une incidence sur le bruit, mais pas comme on le croit. Fenêtres fermées, les résultats ne font rien ressortir de particulier. "En revanche, lorsque l’intensité sonore a été mesurée fenêtres ouvertes, on s’aperçoit qu’elle augmente avec les étages, pour progressivement descendre à partir du 5ème étage", constate Flatlooker. Nicolas Goyet explique: " Cela peut sembler contre-intuitif mais du fait de la réverbération du bruit sur les façades, les étages élevés ne sont pas les plus calmes alors que le rez-de-chaussée l’est. A partir du 7ème étage, le logement est suffisamment haut pour que le bruit de la rue se fasse moins entendre".

Diane Lacaze