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Immobilier

Depuis janvier, 430 millions d'euros de loyers ont été abandonnés ou reportés pour les commerçants

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Stephan de Sakutin - AFP

Les loyers pèsent 10% du chiffre d'affaires dans la restauration et jusqu'à 20% pour les boutiques de vêtements. Avec des mois de fermeture, certains ne peuvent pas faire face à cette charge.

Depuis le début de l'année 2020, les commerces non alimentaires ont subi trois mois de fermeture administrative et les restaurants cinq mois. Avec un tel manque-à-gagner, certains commerçants ne parviennent plus à payer leur loyer. En effet, cette charge, la plus lourde derrière les salaires, pèse en moyenne 10% du chiffre d'affaires dans la restauration et 20% pour les boutiques de vêtements. Si les commerces et restaurants subissent le confinement, les bailleurs également.

Dans un article du Figaro, la Fédération des sociétés immobilières et foncières, qui regroupe des foncières et des filiales des assureurs, affirme que depuis le début de l'année, les abandons et reports de loyers se chiffrent à 430 millions d'euros. Jacques Ehrmann, le président du Centre national des centres commerciaux (CNCC), précise: "Entre ces abandons et les impayés assez massifs du troisième trimestre, le manque à gagner atteint entre un quart et un tiers du chiffre d’affaires des foncières. C’est gigantesque".

Des situations en attente de résolution

Lors de ce second confinement, les bailleurs et fédérations de commerçants ont voulu éviter le bras de fer qui a eu lieu lors du premier. Selon le CNCC et les fédérations du commerce, les négociations liées au premier confinement entre bailleurs et locataires ont abouti dans 70% des cas et une résolution est imminente dans 20%. Reste 10% des dossiers où la situation est inextricable. Selon le groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration (GNI), 55% des cafés et restaurants n’ont bénéficié d’aucune aide de leurs bailleurs, et la moitié ne sont pas à jour dans le paiement de leurs loyers.

Bailleurs et fédérations de commerçants ont donc décidé en novembre de s'associer pour proposer à Bercy une solution, qui est un crédit d'impôt de 50%. Les loyers peuvent être annulés pour les locataires de moins de 250 salariés ou les bailleurs peuvent procéder à une remise pour leurs locataires de plus de 250 salariés. Mais Le Figaro rappelle que cela ne réglera pas le problème. En effet, cela ne concerne que la fin de l'année. En outre, les grosses enseignes de plus de 5.000 salariés ne sont pas concernées.

D. L.