BFM Immo
Immobilier

Des associations dénoncent les lacunes de l'application du Dalo

Droit opposable au logement: des associations dénoncent l'État "hors la loi"

Droit opposable au logement: des associations dénoncent l'État "hors la loi" - dr

A l'occasion des neuf ans de la mise en place du Droit au logement opposable (Dalo), le Comité de suivi du dispositif s'en sont pris à l'État "hors la loi".

Des associations venant en aide aux mal-logés ont dénoncé samedi les lacunes de l'application du Droit opposable au logement (Dalo), à l'occasion du neuvième anniversaire de son introduction, et s'en sont pris à l'État "hors la loi".

Selon le Comité de suivi sur la loi Dalo, plus de 58.000 ménages reconnus prioritaires depuis un à huit ans restaient à reloger au 1er janvier.

La loi Dalo impose à l'État de trouver un logement social à toute personne qui n'est pas en mesure de se loger par ses propres moyens. Le ménage démuni doit faire un recours devant une commission. Si cette dernière le reconnaît "prioritaire", l'État a six mois pour lui proposer un logement social et, à défaut, peut être condamné à des astreintes financières.

Une jeune femme de 33 ans a expliqué à l'AFP n'avoir reçu aucune proposition depuis bientôt sept ans. Après avoir été hébergée à l'hôtel, au milieu des souris, elle vit aujourd'hui dans un studio de 32 m² avec deux enfants à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour un loyer mensuel de 850 euros.

"Il faut que l'État se remette en cause, c'est mal géré", a-t-elle ajouté, en marge d'un rassemblement organisé par plusieurs associations sur l'esplanade des Invalides à Paris, non loin du ministère du Logement, dans le cossu VIIe arrondissement de la capitale.

Ils vivent à 7 dans un 25 m²

Si sa situation semble sur le point d'aboutir, elle évoque le cas d'un de ses amis, lui aussi reconnu Dalo, "en train de péter les plombs" à force de vivre "à sept dans un 25 m²". Difficile pour elle d'expliquer de tels délais: "Je ne sais pas s'il y a du piston ou des magouilles, c'est trop bizarre."

Autre sujet de grogne, le "durcissement des critères" pour que les mal-logés se voient reconnaître ce droit, a expliqué à l'AFP Eric Constantin, directeur Ile-de-France de la Fondation Abbé Pierre.

Selon le Comité de suivi, le taux de décisions favorables est passé de 44,9% en 2008 à 29% en 2015.

En Ile-de-France aux mêmes dates, le taux est passé de 47,1% à 32,9%. Au regard de ces chiffres, les associations ont dressé un "bulletin de notes", avec les appréciations "doit se ressaisir" ou "peut mieux faire", et concluant que "les efforts ne sont pas à la hauteur".

Depuis l'entrée en vigueur de la loi, 100.000 ménages ont été relogés, selon les associations.

Avec AFP

BFM Immo