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Des Français parfois prêts à tout pour pouvoir louer un logement

Seriez-vous prêt(e) à séduire le ou la propriétaire pour avoir une belle location?

Seriez-vous prêt(e) à séduire le ou la propriétaire pour avoir une belle location? - Lionel Bonaventure - AFP

74% des Français trouvent que l'accès à la location en France est très difficile. C'est pourquoi certains sont prêts à tout pour que leur dossier soit accepté par un propriétaire.

À quoi seriez-vous prêt pour obtenir un appartement ou une maison en location? Certains Français semblent être capables de beaucoup. Un sondage* réalisé par Lagenceblue, une agence immobilière en ligne, montre que 74% des Français locataires sondés trouvent l'accès à une location très difficile. À cause de cette difficulté, 88% des locataires affirment être prêts à faire des sacrifices pour accéder à des biens immobiliers. "Les femmes sont même plus nombreuses dans cette posture avec 91% de représentativité, contre 85% des hommes", précise Lagenceblue.

Les sacrifices envisagés sont nombreux. Ainsi, les Français sont prêts à diminuer certains budgets de la vie quotidienne. Les loisirs, les jeux et la culture arrivent en première place pour 72% des locataires, juste devant l’aménagement intérieur, le mobilier et la décoration avec 66%. En troisième position, c’est le budget transport et véhicule qui est ponctionné à 53%. En revanche, les Français sont moins disposés à baisser leur budget vêtement (39%), celui des cadeaux (48%) ou des vacances (49%).

Des chiffres qui sont le miroir des difficultés de certains Français pour se loger. Selon le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre, quatre millions de personnes n'ont pas de logement ou sont mal-logées en France.

Prêts à changer de région voire à séduire le propriétaire

Outre le budget, 62% des Français affirment être prêts à changer de département ou de région pour accéder plus facilement à la location. Ce sont surtout les hommes (73%) qui assurent avoir davantage la possibilité de déménager que les femmes (51%). On notera toutefois que 63% des hommes et plus de 81% des femmes interrogées ne sont pas disposés à mentir sur leurs revenus. Sans doute car ils ne veulent pas non plus se mettre en difficulté en accédant à un logement qu'ils auront du mal à assumer financièrement par la suite.

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En revanche, et plus étonnant, certains Français seraient d'accord pour "séduire" le ou la propriétaire pour être sélectionnés. À la question "seriez-vous prêt(e) à séduire le ou la propriétaire pour avoir une belle location?", 49% des sondés répondent "oui sans problème". Si les femmes restent minoritaires avec 42%, les hommes sont plus de 56% à envisager cette hypothèse. Encore faut-il s'entendre sur la définition de "séduction" et jusqu'où va cette dernière.

Jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende

On rappellera qu'il est interdit par la loi de choisir un locataire sur des critères discriminatoires, quels qu'ils soient. "Aucune personne ne peut se voir refuser la location d'un logement pour un motif discriminatoire", rappelle ainsi l'article 1 de la loi du 6 juillet 1989. "Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d'autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée", précise par ailleurs l'article 225-1 du Code pénal.

Un propriétaire auteur d'une discrimination à la location risque jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende.

*Méthodologie : enquête réalisée auprès de 6.272 locataires répartis sur l’ensemble du territoire français, selon la méthode des quotas, durant la période du 4 au 13 février 2020. Sondage effectué en ligne, sur le panel propriétaire BuzzPress France regroupant plus de 21 250 personnes. Toutes les informations mises en avant par les personnes interrogées sont déclaratives.

Diane Lacaze