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Des HLM obtenus grâce à des pots-de-vin à Aulnay-sous-Bois?

La justice enquête sur l'attribution des HLM à Aulnay-sous-Bois

La justice enquête sur l'attribution des HLM à Aulnay-sous-Bois - AFP

La justice a ouvert une enquête sur des soupçons de corruption dans l’attribution de logements HLM. La ville d’Aulnay-sous-Bois en Seine-St-Denis, elle, vient de rejeter l’idée d’une enquête administrative.

Glisser un petit billet à un intermédiaire pour s’assurer de se voir attribuer un logement social. Cette pratique, parfaitement illégale, aurait-elle eu cours à Aulnay-sous-Bois (93) ? C’est ce que tente de savoir le parquet de Bobigny, qui a ouvert une enquête sur des soupçons de corruption dans le cadre de l’attribution de logements HLM, comme le révélait Le Parisien jeudi dernier.

La procédure fait suite à la plainte déposée par un habitant du quartier Mitry-Ambourget, qui assure avoir déboursé 4.000 euros pour s’assurer d’un relogement dans un HLM d’un autre quartier. Une promesse qui n’aurait pas été tenue. Selon les informations du quotidien, s’il s’agit de la seule plainte, quatre autres habitants d’Aulnay-sous-Bois ont assuré avoir également payé en liquide un intermédiaire "connu dans la cité pour avoir ce rôle" en vue d’obtenir un logement auprès de l’OPH (Office public de l'habitat) de la ville de façon prioritaire. Le tarif demandé par cet intermédiaire (de 3.000 à 10.000 euros) dépendrait du quartier visé.

Une longue liste d’attente

Ce dernier profiterait ainsi de la complexité pour faire aboutir son dossier, alors que la liste d’attente pour les HLM d’Aulnay compte plusieurs milliers de personnes dont certaines se sont inscrites en 2012.

Outre cette plainte, l’association anti-corruption Anticor avait également fait un signalement au procureur de Bobigny sur des soupçons de corruption dans l’attribution des HLM. La ville d’Aulnay est dirigée par Bruno Beschizza (Les Républicains). Sa première adjointe, Séverine Maroun, également présidente de l’OPH, assure avoir une "confiance absolue en (ses) collaborateurs".

Pas d’enquête administrative

Des élus d’opposition de gauche réclamaient une enquête administrative en interne, en parallèle de l’enquête du parquet de Bobigny. Une demande rejetée par la mairie, comme le dévoile un autre article du Parisien publié lundi. "Nous n'avons pas, en l'état, d'éléments tangibles qui nous permettent de proposer au maire l'ouverture d'une enquête administrative", précise l’entourage du maire au quotidien.

Si ces allégations sont prouvées, ce ne serait pas la première fois que des HLM auraient été attribués via des dessous de table en France. En décembre dernier, un ancien conseiller municipal de Boulogne-Billancourt avait été condamné à un an de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende dans une affaire similaire.

Jean Louis Dell'Oro