BFM Immo
Immobilier

Diagnostics immobiliers : la fiabilité du DPE remise en cause

Selon l'UFC-Que Choisir, les DPE faussent le marché immobilier

Selon l'UFC-Que Choisir, les DPE faussent le marché immobilier - Philippe Huguen - AFP

Selon une étude de l'UFC-Que Choisir, les diagnostics de performance énergétique manquent clairement de fiabilité. Et pourtant la note attribuée a un réel impact sur le prix de vente des biens.

Depuis plus de 10 ans maintenant, les propriétaires d'un bien immobilier doivent réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) lorsqu'ils vendent ou louent leur logement. Mais ce document qui indique aux futurs acheteurs le niveau d'isolation thermique du bien est-il vraiment fiable? Pour l'UFC-Que Choisir, la réponse est clairement "non". L'association de consommateurs publie dans son magazine de septembre 2017 les résultats de l'enquête sans appel qu'elle a menée auprès de plusieurs diagnostiqueurs, dans différentes régions de France.

Cinq professionnels ont été invités à établir un diagnostic dans plusieurs logements. Résultat: l'association relève à la fois des "erreurs" et des "divergences" entre diagnostiqueurs. Par exemple, en Ile-de-France, les diagnostiqueurs qui se sont succédé dans le pavillon choisi pour cette enquête "ont émis des avis vraiment différents", souligne l'UFC-Que Choisir.

Cette maison de 100 mètres carrés -que l'un d'entre eux a même "confondu" avec un appartement de 200 m²- s'est vue attribuer deux notes différentes (D et E). Pour rappel, sur l'étiquette énergie attribuée à chaque logement à louer ou à vendre figure une note allant de A (la meilleure isolation) à G (la pire). Et les surprises ne s'arrêtent pas là: les notes relevées pour les émissions de gaz à effet de serre (GES), qui font également partie du DPE, "font le grand écart" avec trois classes climatiques différentes (E, F et G).

Impact sur le prix de vente

Pour l'UFC le bilan est donc "toujours désastreux". Pourtant l'étiquetage a bel et bien un impact sur le prix des logements. Fin 2015, l’association Dinamic a analysé les bases notariales de ventes de maisons sur l’année 2014 et relevé "un écart de valeur de 5% en moyenne par classe énergétique en province".

Par rapport à la classe D prise comme référence, une maison notée C se vend, par exemple, 7% plus cher en Occitanie, mais 6% moins cher si elle est notée E et 15% de moins si elle est classée F ou G. En Nouvelle Aquitaine, c’est +5% en classe C, mais -8% en classe E et -18% en F ou G, précise l'UFC.

Quant au prix des maisons censées consommer peu d’énergie, il s’envole. Lorsqu’elles sont classées en A ou en B, la surcote est de +13% en Occitanie, +14% en Bourgogne-Franche-Comté et en Nouvelle-Aquitaine. "À l’exception de l’Île-de-France, où le marché très tendu minimise les différences, on retrouve des écarts importants d’une classe à l’autre dans toutes les régions", ajoute l'association.

Julien Mouret