BFM Immo
Immobilier

En France, plus de 3 millions de logements sont désormais vacants

La France métropolitaine compte 36 millions de logements

La France métropolitaine compte 36 millions de logements - Joel Saget - AFP

Une étude de l'Insee montre qu'au 1er janvier, la France métropolitaine comptait 36 millions de logements. Parmi eux, plus de 8% étaient vacants.

Plus la France construit de logements, plus le taux de logements vacants augmente. C'est en tout cas ce qui se passe depuis une quinzaine d'années. Une étude de l'Insee publiée mardi montre qu'en 1982, la France métropolitaine comptait plus de 23 millions de logements dont moins de 2 millions vacants, soit un taux de vacances de 7,8%. En 2020, il y a 36 millions de logements dont près de 3 millions vacants, soit un taux de vacance de 8,3%. En prenant en compte l'outre-Mer (hors Mayotte), on arrive à 3,12 millions de logements vacants (soit 8,4% du parc) en 2020.

Entre ces deux dates, deux périodes se distinguent. Selon les données de l'Insee compilées par BFM Immo, le taux de logements vacants n'avait cessé de se réduire de 1983 à 2005. Depuis, il augmente particulièrement rapidement.

Rapporté au nombre d'habitants en métropole, le constat est encore plus frappant. Alors qu'il y avait autour de 3,4 logements vacants pour 100 habitants entre 1983 et 2000, ce ratio a explosé pour atteindre 4,6 logements vacants pour 100 habitants en 2020, selon les calculs réalisés par BFM Immo à partir des données de l'Insee.

Si la vacance peut provenir d’une inadéquation de l’offre avec la demande (avec des logements qui restent sans locataire ou sans acheteur à cause de problèmes de superficie, de localisation ou de prix), ou correspondre à des logements en mauvais état, il peut aussi s'agir de logements inoccupés sans être pour autant immédiatement habitables. Ces logements "peuvent être proposés à la vente ou à la location, en attente d’occupation ou de règlement de succession, ou encore sans affectation précise (logements à réhabiliter, par exemple). La vacance peut être aussi la conséquence du départ en maison de retraite de personnes âgées, sans que le logement ne soit mis en vente ou en location", précise ainsi l'Insee. Le problème étant que l'institut ne distingue pas ces différentes causes de vacance.

On soulignera aussi que ces logements vacants sont à bien distinguer des résidences secondaires, comptabilisées tout à fait à part.

Forte hausse entre 2005 et 2015

Dans son étude, l'Insee montre que les logements vacants augmentent de façon marquée depuis 2006, à un rythme supérieur à celui de l’ensemble du parc, alors que leur nombre augmentait moins vite, voire diminuait, auparavant. Le pic est particulièrement marqué en 2005-2010 (+3,7% par an) et 2010-2015 (+3,4% par an). Cette hausse s'atténue sur les dernières années, entre 2015 et 2020 (+2% par an). A titre de comparaison, le nombre de logements progresse de 1 à 1,2% par an sur la période.

La majorité des logements vacants (60%) se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100.000 habitants. "Depuis 2006, le nombre de logements vacants s’accroît sur l’ensemble du territoire, mais de façon moindre dans l’unité urbaine de Paris. La part des communes hors unité urbaine s’est également réduite au profit des unités urbaines de moins de 100.000 habitants par rapport au début des années 1980", note l'Insee. On notera toutefois que même dans l'unité urbaine de Paris, un marché pourtant extrêmement tendu, le taux de logements vacants reste très élevé (7% du parc).

Par ailleurs, avec un taux à 12,5% en 2020, la part des logements vacants est très supérieur dans les DOM à ce qu'on constate en métropole.

Diane Lacaze