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Escroquerie immobilière: ces particuliers qui avaient misé sur des villas à Bali

Accusés d'escroquerie, deux coachs et une banque devant la justice

Accusés d'escroquerie, deux coachs et une banque devant la justice - Sonny Tumbelaka - AFP

Un procès s'ouvre cette semaine à Paris pour deux frères accusés d'escroquerie et une banque accusée de négligence. Au total, plus de 100 personnes sont parties civiles dans ce procès.

On leur avait promis une villa à Bali, des retours sur investissement mirobolants et une vie "magnifique" sur fond de développement personnel. Ils n'ont eu ni l'un ni l'autre, et feront mercredi face à deux frères accusés de les avoir escroqués, et à une banque soupçonnée de négligence. Au total, plus de 100 personnes sont parties civiles dans ce procès qui s'ouvre mercredi à Paris. Toutes avaient investi un peu ou beaucoup de leur patrimoine dans la construction d'un complexe touristique à Bali, qui n'a jamais vu le jour.

Dans ce dossier deux frères, à l'origine d'un montage financier inspiré, sont accusés notamment d'escroquerie, de blanchiment et d'abus de biens sociaux. La Caisse d'Epargne, où était domicilié un de leurs comptes, est accusée, elle, de ne pas avoir été assez vigilante sur la provenance de millions d'euros, et participé ainsi à une opération de "blanchiment" par négligence. "Cette action" contre la banque, explique Me Antoine Vey, avocat de nombreuses parties civiles, "n'a rien de symbolique, car sans une condamnation de la banque, les victimes n'auront rien pour vivre".

Des rendements promis très élevés

L'affaire judiciaire avait débuté à l'été 2014, après la plainte à Paris d'une cinquantaine de particuliers affirmant avoir été floués par la société Vivalavi des deux frères, qui promettaient des rendements très élevés, jusqu'à 8%. De 2009 à 2014, 12,5 millions d'euros avaient été ainsi levés auprès des investisseurs. Nombre d'entre eux avaient été harponnés lors de salon "zen" ou de séances de coaching en forme d'étapes pour accéder à "une vie magnifique".

Leur était ensuite proposé un investissement immobilier à Bali, dans le resort Rening Bay, où devaient être construits un restaurant, 27 villas, une salle de fitness, un bar et une piscine sur 8 hectares en bord de mer. Commencé en 2008, un tiers du projet avait déjà été construit au moment de la faillite en 2014. Les particuliers étaient poussés à y investir notamment en visitant un autre resort, voisin, lors de stages de coaching sur l'île indonésienne. Si le ticket d'entrée était à 5.000 euros, certains plaignants ont dépensé jusqu'à un demi-million d'euros.

Une pyramide de Ponzi

Selon les enquêteurs, les trois hommes à l'origine de l'escroquerie - seuls deux sont renvoyés devant le tribunal, le troisième étant décédé - ont profité de la crédulité des parties civiles pour monter leur fraude sur le modèle pyramide de Ponzi. Soit un système dans lequel les premiers investisseurs sont rémunérés par l'argent apporté par les suivants. L'escroquerie se dévoile lorsqu'il n'y a plus assez d'investisseurs.

Rien de tel, balaye l'avocat des deux frères, Me Julien Andrez, pour qui il n'y a "pas de manoeuvre frauduleuse, juste un enthousiasme un peu trop convaincant", explique-t-il à l'AFP. "Cette affaire est le constat triste et un parfois tragique de l'échec d'un projet". Les deux frères, qui ont passé plusieurs mois en détention en 2016, sont depuis libres sous contrôle judiciaire.

Avec AFP

D. L.