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Finalement les loyers des HLM de Bobigny ne seront pas annulés

La cité Pablo Picasso à Bobigny

La cité Pablo Picasso à Bobigny - AFP

Le 23 avril, la ville de Bobigny s'était engagée à annuler l'ensemble des loyers d'avril pour les 4.000 locataires de son office HLM. Une mesure jugée illégale par la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Le nouveau maire communiste de Bobigny a décidé d'abandonner l'annulation des loyers de l'office HLM, une mesure votée par la précédente majorité en pleine crise de coronavirus, mais jugée illégale par la préfecture de Seine-Saint-Denis. Le 23 avril, la ville de Bobigny, alors dirigée par une majorité UDI en difficulté à l'issue du premier tour des municipales, s'était engagée à annuler l'ensemble des loyers d'avril pour les 4.000 locataires de son office public pour l'habitat (OPH). Une décision présentée comme une première en France et dictée par la volonté de "privilégier le pouvoir d'achat des familles" touchées par les conséquences économiques dues au confinement.

Dans un courrier adressé le 26 juin à l'ancienne municipalité, le préfet de la Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, avait estimé que cette décision était "contraire au principe d'égalité devant le service public". Il avait exigé le retrait d'une délibération du conseil municipal qui prévoyait une subvention exceptionnelle de 800.000 euros au profit de l'OPH, somme qui représentait environ la moitié du montant total des loyers d'avril. "Je prends acte de cette demande et me conformerait à la sollicitation de monsieur le préfet", écrit dans un communiqué Abdel Sadi, élu maire PCF de la ville-préfecture au second tour des municipales le 28 juin.

"Un mauvais feuilleton"

La demande du préfet constitue "l'épilogue d'un mauvais feuilleton dont les principales victimes sont avant tout les locataires de l'OPH de Bobigny", ajoute Abdel Sadi, assurant que des "dispositifs d'accompagnement seront mis en place" pour "aider les locataires pénalisés par cette mesure". Il estime que la défaite de l'UDI aux élections "correspond aussi à la sanction de telles pratiques qui instrumentalisaient les difficultés réelles de la population à des fins politiciennes".

La décision d'annulation des loyers avait été jugée "un peu démesurée" par le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue, "dans le sens où la plupart des locataires n'ont pas de baisse de revenus". "Il faut savoir que trois mois de loyers dans le parc privé et social, cela représente une facture de 18 milliards d'euros", avait indiqué Manuel Domergue, qui plaidait pour un dispositif ciblé pour aider les personnes en difficulté.

Avec AFP

D. L.