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Froid : Le gouvernement annonce, les associations dénoncent

Le froid et la neige frappent le pays

Le froid et la neige frappent le pays - dr

La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et du Logement, Nathalie Kosciusko-Morizet et le secrétaire d’Etat chargé du Logement Benoist Apparu appellent à l’ « objectif 100% des demandes de mise à l’abri pourvues » quand la Fondation Abbé Pierre dénonce le manque de place d’accueil.

En déplacement fin novembre à la plate-forme de régulation du 115, la ministre et le secrétaire d’Etat chargés du Logement l’avait affirmé : il y aura « zéro demande d’accueil non pourvue » cet hiver. Un objectif encore réitéré hier par Benoist Apparu, qui assure dans un communiqué que « chaque demande de mise à l’abri devait être acceptée durant les périodes de grand froid ». Le secrétaire d’Etat a en outre souligné qu’« il n’y [avait] jamais eu autant de places d’hébergement » disponibles qu’à l’heure actuelle. « Tout au long de l’année, ce sont près de 113 000 places qui sont ouvertes soit 20 000 de plus qu’en 2007 », précise-t-il.

« Impossible physiquement »

Mais ces annonces sont loin de convaincre le milieu associatif. Augustin Legrand, fondateur des Enfants de Don Quichotte, déclarait ainsi en début de semaine sur Europe 1 qu’il est « impossible physiquement de faire ce que demande Benoist Apparu, même en ouvrant plus de gymnases et de salles municipales. On a trop de demandes ». Même son de cloche du côté de la Fondation Abbé Pierre, selon qui ce sont « 150 personnes par jour [qui] ne trouvent pas de solution d’abri chaque soir à Lyon […], plusieurs dizaines à Rennes, à Tours,... un peu partout en France ».

Dénonçant « la lenteur des pouvoirs publics, le décalage entre un discours volontariste au niveau national et des pratiques locales inadmissibles », la fondation a décidé de débloquer 300 000 euros pour venir en aide aux victimes du froid. La somme, qui sera « orientée vers les besoins les plus urgents [...] ne [saurait] en aucun cas affranchir l’État de ses responsabilités et servir à masquer son désengagement », précise l'association. Un désengagement qui, « bien que contesté dans les déclarations publiques, n’en est pas moins une réalité cruellement ressentie sur le terrain ».

Nastasia Desanti