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Habitat indigne: Ces quartiers où se concentrent les immeubles vétustes à Paris

245 immeubles inquiètent à Paris

245 immeubles inquiètent à Paris - Boris Horvat - AFP

Entre 2002 et 2010, plus d'un millier d'immeubles insalubres dans la capitale ont été rénovés. Mais 245 posent toujours problème.

Depuis le début des années 2000, Paris a mis les bouchées double pour lutter contre la dégradation des immeubles. Entre 2002 et 2010, plus d'un millier d'immeubles insalubres ou dégradés ont été rénovés dans le cadre d'un plan d'éradication de l'habitat indigne. À partir de 2008, afin "d'éviter la spirale de l'insalubrité et des drames encore trop fréquents", Paris a créé un observatoire de la dégradation du bâti. En effet, compte-tenu de l'âge du bâti dans le capitale - 40% des logements ont plus de 100 ans et 75% ont plus de 50 ans – les autorités doivent maintenir une vigilance permanente.

L'Apur, l'Atelier parisien d'urbanisme, dresse chaque année la liste des immeubles parisiens présentant le plus fort risque de dégradation. Entre 2008 et 2014, le nombre d'immeuble "à risque" augmentait, indique l'organisme dans son dernier rapport publié en mai. Depuis 2014, il diminue. Ainsi, en 2018, 245 immeubles inquiètent toujours sur les 50.000 que compte la capitale. "C'est donc moins de 1% du parc d'immeubles parisiens qui rencontre des difficultés significatives", précise l'Apur. L'atelier parisien d'urbanisme a notamment pris comme indicateur les interventions des sapeurs-pompiers sur les bâtiments, les immeubles placés sous administration judiciaire, les immeubles mis en demeure au titre du règlement sanitaire départemental, les factures d'eau impayées, les diagnostics plomb positifs en parties communes ou privatives, après signalement à la Mission saturnisme ou encore la présence constatée de termites.

70% des immeubles à risque dans 4 arrondissements

Mais ces 1% sont situés dans une zone géographique bien précise. En effet, ils sont principalement dans les arrondissements du nord-est. "Près de 70% des immeubles sont concentrés dans quatre arrondissements: l'effectif est de 98 dans le 18ème arrondissement, 41 dans le 19ème, 29 dans le 20ème et 29 dans le 17ème", note l'Apur. Les quartiers les plus concernés dans le 18ème sont les abords du boulevard Ornano, la Goutte d’Or, La Chapelle et Belliard-Doudeauville. Dans le 17ème, ce sont les Épinettes et les abords de la Place de Clichy. Dans le 19ème c'est le secteur Crimée-Flandres. Dans le 20ème le secteur de Ménilmontant et de la place de la Réunion. Et dans le 10ème les abords de l’hôpital Saint-Louis. Deux arrondissements ne comptent aucun immeuble à risque, le 6ème et le 8ème.

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Ces immeubles dangereux ne sont pas une surprise pour l'Apur. En effet, l'atelier note que "parmi les 245 immeubles identifiés comme présentant un risque de dégradation de leur bâti en 2018, moins de la moitié avait été repéré en 2017 (96 immeubles). Cela signifie que les 60 % d’immeubles restant n’étaient pas signalés l’an dernier comme présentant un risque de dégradation du bâti (soit 149 immeubles)". Mais l'Apur poursuit : "Toutefois, en cumulant les adresses identifiées en 2017, 2016 et 2015, la part des nouvelles adresses passe de 60% à 40%. Parmi les 245 immeubles repérés en 2016 comme présentant un risque de dégradation de leur bâti parce qu’ils rencontrent plusieurs types de difficultés, 42 sont des copropriétés privées qui ont fait l’objet du plan d’éradication de l’habitat indigne (2002-2010) mis en œuvre par l’État et la ville de Paris sur plus de 1000 immeubles parisiens". L'étude conclut donc que ce résultat montre que malgré la réalisation de travaux d’amélioration, ces copropriétés restent fragiles.

Les immeubles à risque sont majoritairement des copropriétés (78%). Parmi les 245 immeubles identifiés en 2018, 54 immeubles sont en monopropriété, soit 22 % des immeubles repérés. "À titre de comparaison un peu moins de 15 % des immeubles privés parisiens appartiennent à un propriétaire unique", précise l'Apur.

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Diane Lacaze