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Hausse du gaz : De l’eau dans le gaz

Christine Lagarde

Christine Lagarde - dr

La perspective d'une revalorisation des tarifs du gaz le 1er juillet échauffe les esprits. Une association de consommateurs crie au scandale, tandis que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, tente de calmer les esprits.

L'annonce, jeudi, d'une hausse de 2 à 4,7 % des prix du gaz aux particuliers n'a pas été bien accueillie. Dans un communiqué publié vendredi, la Commission nationale du logement (CNL) dénonce une « augmentation totalement inacceptable et scandaleuse dans un contexte où le pouvoir d’achat […] est déjà au plus bas ». L'association de consommateurs rappelle que le nombre de coupures de gaz pour impayés a augmenté fortement depuis deux ans, et évalue à 300 000 le nombre de consommateurs potentiellement concernés cette année. « Ce sont une fois de plus les ménages qui font les frais d’une crise dont ils ne sont pas responsables », s'indigne la CNL.

Une tarification validée par la CRE

La décision d'augmenter les tarifs a été prise par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), sur une demande der GDF Suez. La procédure, mise en place en début d'année, doit permettre au groupe gazier de compenser la hausse de ses coûts d'approvisionnement. Pour le moment du moins. Car la CRE, haute autorité chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'énergie, a annoncé ce matin qu'elle était en train d'effectuer un audit de la formule tarifaire en vigueur. Un audit dont le résultat sera publié en septembre de cette année, et dont « les premiers résultats laissent entrevoir des évolutions fondées sur les renégociations en cours des contrats à long terme entre GDF Suez et ses fournisseurs, explique la Commission. Celles-ci aboutiraient à l’intégration d’une indexation plus importante sur les prix de marché, inférieurs à ce jour aux prix indexés sur le pétrole ».

C’est dans ce contexte incertain que Christine Lagarde est intervenue vendredi matin, faisant part de son souhait que « les tarifs restent inchangés », dans l'attente des résultats de l'audit. Interrogée à l'antenne de France Inter, la ministre a suggéré « une pause », afin de calmer les esprits et attendre d’avoir une meilleure visibilité sur le secteur gazier en France.

Contacté, le ministère indique qu'il ne remet pas en cause la décision de la CRE, prise selon « la procédure habituelle », et que la nouvelle tarification s'appliquera bien à compter du 1er juillet. Affaire à suivre...

Léo Monégier