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Immobilier : L'exode urbain a-t-il eu lieu?

Les loyers ont baissé à Paris

Les loyers ont baissé à Paris - Gerard Julien - AFP

Un rapport du ministère du Travail montre un flux massif de départs des grandes villes en 2020. Mais cela suffit-il à parler d'exode?

L'exode urbain que beaucoup anticipaient depuis le premier confinement a-t-il véritablement eu lieu? Un rapport sur la sortie de crise rendu cette semaine au ministère du Travail montre en tout cas bel et bien un flux massif de départs des grandes villes l'an dernier. Les départs depuis Paris ont progressé de 30,3% entre le 2ème semestre 2019 et celui de 2020. Même tendance pour Lyon avec des départs depuis le Rhône en hausse de près de 27,5% sur 1 an. Il faut dire qu'il y a beaucoup de profils de "partants".

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D'abord, il y a ce que le patron de Century 21 appelle, non pas l'exode urbain, mais les "sauts de puces" urbains. Ces habitants des grandes agglomérations qui s'éloignent de quelques km seulement pour gagner en confort : 1 pièce en plus ou un bout de jardin. Aujourd'hui, c'est le "mieux vivre" qui prime pour les gens dans cette période de crise sanitaire...

Toujours dans cette quête de confort, il y a ensuite ceux qui veulent profiter du télétravail et s'éloignent donc encore plus loin. C'est le retour en grâce des villes moyennes. Au sein du réseau Era, on croit que cette tendance-là est en train de s'installer durablement. Enfin, il y a aussi les retraités et préretraité qui accélèrent leurs départs là encore pour gagner de l'espace et du confort loin des grandes villes.

Où vont les gens?

Mais où vont les gens? Pour les "sauts de puces" urbains, c'est la banlieue des grandes villes. Il suffit de regarder Paris, l'évolution des prix montre bien le déplacement de la demande. Au 1er trimestre les prix n'ont augmenté que de 1,7% sur 1 an à Paris alors qu'ils ont flambé de 5,8% en 1ere couronne et même 7% de hausse de prix sur les maisons.

Sur le retour en grâce des villes moyennes, globalement, nous dit la FNAIM toutes les villes qui comptent autour de 100.000 habitants en profitent. En particulier, celles avec des dessertes TGV. On cite notamment Limoges, Poitiers, Angers, des villes où on pronostique des hausses de prix à 2 chiffres tellement la demande est forte. Quant à ceux qui anticipent leur retraite, la côte bretonne en profite particulièrement, tout comme la Normandie et le Pays basque.

Une nouvelle tendance qui se traduit aussi sur les tensions locatives. Seloger nous indique ainsi que c'est à Paris que les loyers ont le plus baissé sur 1 an avec -4,6%. A l'inverse, c'est à Brest qu'ils ont le plus augmenté avec +7,7%. Notez également une hausse de 4,8% à Boulogne-Billancourt et plus de 3% de hausse à Limoges, Angers ou Mulhouse.

Par Marie Coeurderoy

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