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Interview de Philippe Zivkovic, président de BNP Paribas Immobilier

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toutes les banques se lancent dans l'immobilier de logement ; pourquoi ? Philippe Zivkovic : Très souvent, lorsque les clients ont un projet immobilier, ils en parlent naturellement à leur conseiller financier. A l'instar de l'assurance, c'est donc une voie de diversification naturelle pour les banques, qui y sont à l'aise, car le métier immobilier s'est extraordinairement financiarisé. BNP Paribas, qui s'y développe depuis 1973, a pris une longueur d'avance. Le groupe a débuté avec une très forte présence dans la promotion immobilière au travers de sa filiale Meunier, troisième promoteur français, rapidement complétée par l'administration de biens. Il a ensuite élargi ses activités aux transactions, au conseil et à l'expertise en rachetant Auguste Thouard, qui a fusionné depuis avec Atisreal, leader en Europe continentale. Ensuite, nous avons créé, il y a quatre ans, des agences spécialisées en commercialisation de logements neufs et anciens pour les particuliers tout en développant la gestion de SCPI et le private equity avec BNP Paribas REIM. Notre modèle est unique et innovant et je ne connais pas de banque qui possède une présence aussi complète dans l'immobilier avec un point fort : l'immobilier d'entreprise, à l'origine de 80 % des revenus de BNP Paribas immobilier. Quel bénéfice les particuliers clients de BNP Paribas en retirent-ils ? Nos vingt-cinq Espaces immobiliers BNP Paribas, situés dans les grands centres urbains, aident les clients qui le souhaitent à acheter ou à vendre un bien, à investir dans la pierre papier, dans des lots en immobilier locatif ou défiscalisé. Nous devrions ouvrir deux ou trois Espaces supplémentaires cette année, pour à terme viser une trentaine. Nous commercialisons les biens dans le neuf de Meunier Habitat et d'autres promoteurs, ainsi que ceux de clients BNP Paribas que nous confie la banque. En 2006, nous avons ainsi réalisé plus de trois mille transactions, pour un total de 600 millions d'euros. Un acheteur sur deux est un client de la banque. Les liens que nous tissons par ce biais permettent aussi au réseau de proposer des crédits à l'habitat, de fidéliser les clients existants ou d'en recruter de nouveaux. En immobilier locatif, notre clientèle trouve auprès de BNP Paribas Immobilier un service complet. Les résidences étudiantes et résidences services Studélites, par exemple, sont construites par Meunier Habitat et proposées en priorité via nos réseaux aux clients de la banque privée et c'est notre filiale Studélites qui gère le stock de ces cinq mille logements, avec un taux moyen d'occupation supérieur à 98 %. Notre filiale BNP Paribas REIM, avec les SCPI et les fonds d'investissement immobiliers, gère un total de 7 milliards d'actifs immobiliers en Europe, en tenant compte des actifs de BNL Fondi Immobiliare en Italie. Une grande partie est destinée aux institutionnels. Comment voyez-vous le marché immobilier en ce début d'année ? En Ile-de-France, où nous sommes leader en promotion, transaction et property management en immobilier d'entreprise, le taux de vacance du marché des bureaux est l'un des plus faibles d'Europe, à peine supérieur à 5 %, ce qui témoigne de la raréfaction de l'offre. L'année 2007 démarre bien et nous ne voyons aucun signe de fléchissement, ni du côté des grands utilisateurs ni de celui des PME. La demande reste soutenue par le dynamisme du secteur des services. Notre activité avec les Espaces immobiliers BNP Paribas a progressé de 25 % en 2006. Je peux simplement vous dire que le début de l'année démarre convenablement. La revente des produits dont les prix s'étaient envolés se ralentit effectivement, mais, globalement, les prix résistent bien. Dans l'ensemble, les cadences de commercialisation restent satisfaisantes et je crois plus à un ralentissement en douceur du marché du logement qu'à un retournement. Et dans l'immobilier locatif, confirmez-vous la baisse des transactions ? Les produits loi Robien ou Borloo représentent environ 45 % de nos ventes de neuf destinées à l'immobilier locatif. Si on note un ralentissement par rapport à l'année précédente, c'est à la fois en raison du changement de système de défiscalisation (Robien vers Robien recentré et Borloo), mais c'est aussi, bien sûr, lié à la période préélectorale

Propos recueillis par Marie-Jeanne Pasquette

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