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"Jean Sarkozy n’a pas sa place à la tête de l’Epad"

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Christophe Grébert, initiateur de la pétition visant à faire renoncer Jean Sarkozy à sa candidature au poste de directeur de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense (Epad), revient pour LaVieimmo.com sur ses motivations et le succès rencontré depuis le début de l’opération. LaVieimmo.com : Pourquoi avoir décidé de mettre une pétition en ligne ? Christophe Grébert : J’habite Puteaux depuis 1990 et j’ai créé un blog sur la ville en 2002.

Cela fait longtemps que je suis l’actualité de la commune, qui comprend un tiers du territoire de la Défense. Dès que l’information de la candidature de Jean Sarkozy est tombée mercredi dernier, je l’ai relayé sur mon blog. J’ai reçu quasi-instantanément de nombreux mails scandalisés, posant la question de savoir de quelle manière les habitants de Puteaux, Nanterre et Courbevoie (les trois communes de La Défense ndrl) pouvaient agir. Fidèle à mes modes d’action publique et citoyenne, j’ai décidé de lancer la pétition.

LaVieimmo.com : Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Christophe Grébert : Absolument pas ! Sincèrement, si l’on m’avait dit au départ que la pétition réunirai 1 000 signatures, je n’y aurai pas cru un instant... Nous en sommes aujourd’hui à 84 000 signatures. Il semble désormais difficile de savoir où ce chiffre va s’arrêter.

LaVieimmo.com : En quoi Jean Sarkozy serait-il moins légitime qu’un autre élu des Hauts-de-Seine ?

Christophe Grébert : Je ne lui reproche pas de porter le nom qu’il porte. Je lui reproche son manque d’expérience et par conséquent son manque de compétences. Il pourrait profiter de la polémique pour exposer son projet, sa vision future de La Défense. Mais il se cantonne au people. Il adopte une posture de Caliméro en disant que l’on s’attaque à lui parce qu’il s’appelle Sarkozy. J’aimerais qu’il sache que cette histoire dépasse les clivages politiques. De nombreux commentaires exaspérés accompagnant les signatures sont le fait de sympathisant ou de membre de l’UMP. Les gens ont un sentiment d’injustice. C’est bien d’être jeune et ambitieux, mais l’ambition a des limites.

LaVieimmo.com : Comment voulez-vous surfer sur la réussite de la pétition ?

Christophe Grébert : Je veux la remettre en main propre à Jean Sarkozy. Je me place du côté des habitants. Contrairement à ce que l’on entend, la présidence de l’Epad n’est pas un titre honorifique. C’est une fonction politique très importante, surtout avec les décisions qu’il s’agira de prendre dans le cadre du Grand Paris. Au départ, l’établissement était présidé par des hauts fonctionnaires, il s’agissait d’un projet étatique. Les choses ont changé quand Nicolas Sarkozy, alors président du Conseil général des Hauts de Seine, a donné à l’Epad une fonction politique très importante. C’est devenu le projet du président, sur son territoire, son département, sa circonscription. Y placer son fils n’est pas anodin, c’est un symbole très fort.

Propos recueillis par Marc Fleury

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