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Jeudi noir squatte face à l'Elysée

L'immeuble occupé, au 22 avenue de Matignon

L'immeuble occupé, au 22 avenue de Matignon - Google map

Nouveau coup d’éclat pour le collectif qui se bat contre le mal logement et l’inoccupation de locaux. Aujourd’hui, Jeudi noir s’installe au 22 avenue de Matignon (8ème), dans un immeuble abandonné entre la place Beauvau et l’hôtel Bristol, avec vue sur l’Elysée.

Après avoir été délogés d’un hôtel particulier situé place des Vosges le 23 octobre par la police, les étudiants et travailleurs pauvres du collectif Jeudi Noir investissent un nouvel édifice symbolique. Et là, plus question pour les pouvoirs publiques de fermer les yeux sur les revendications de ceux qui se battent contre le mal logement, ils seront en face de l’Elysée !

L’immeuble réquisitionné est un ancien siège de Saint-Honoré Assurance du groupe LCF Rothschild, aujourd'hui propriété d'une filiale d’Axa. Ce dernier comprend plusieurs milliers de mètres carrés de bureaux sur huit étages et est inoccupé depuis 2006. « Depuis les balcons du 8è étage (...) les galériens du logement peuvent admirer l’Elysée, en rêvant à des pouvoirs publics qui auraient le courage de réquisitionner les locaux vides à leur place. Tous les matins en se rasant, Sarkozy devra désormais affronter la réalité de la crise du logement » indique le collectif.

Des mesures contre le mal logement

Alors qu’un rapport de l’Insee, révélait hier que la France compte désormais plus de 3,2 millions de mal-logés et 130 000 sans domicile fixe, Jeudi noir, par cette action compte « dénoncer l’indifférence du gouvernement vis-à-vis d’une crise du logement qui s’aggrave à mesure que se gonfle la bulle immobilière ». Le collectif préconise pour lutter contre cette crise, le plafonnement des loyers, mesure à laquelle le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, n’était pas forcément opposé. « Sur le principe, je ne suis pas opposé à un plafonnement de ces loyers au mètre carré, à un maximum qu’on ne peut pas dépasser » déclarait-il le 20 septembre 2010. Mais selon le collectif, face au refus des professionnels de l’immobilier, cette idée a été rapidement abandonnée.

Trop de bureaux ?

L’occupation et la réquisition de locaux vides restent pour les militants une solution temporaire au mal logement. Outre le plafonnement des loyers, ils réclament la construction d’un nombre plus important de logements sociaux. Pourtant, un récent rapport d’Immogroup Consulting met en avant que « l’excès de stock en locaux professionnels équivaudrait théoriquement au déficit d’offre en logement au cours des cinq dernières années et à près de 40 % du déficit d’offre depuis 2000 ».

Nastasia Desanti