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L'office HLM de Nancy prévoit de ne pas augmenter les loyers en 2021

Vote du gel des loyers en 2021, pour les locataires de l’OMh du Grand Nancy

Vote du gel des loyers en 2021, pour les locataires de l’OMh du Grand Nancy - Jean-Christophe Verhaegen - AFP

Le contexte de la crise sanitaire a engendré des difficultés financières pour les plus modestes. L'office métropolitain de l'habitat du Grand Nancy va, en 2021, geler la hausse des loyers de son parc HLM.

"Témoignage concret d'une solidarité partagée". Dans un communiqué publié lundi, l'Office métropolitain de l'habitat (OMH) du Grand Nancy explique qu'il a voté le gel du loyer pour ses locataires. Ce gel s'appliquera pour 2021. "Pour l’exercice budgétaire 2021, en raison du contexte de la crise sanitaire et des difficultés financières qu’elle engendre notamment auprès des ménages les plus modestes, Mathieu Klein, président de l’OMH du Grand Nancy, a proposé à l’ensemble du conseil d’administration de l’Office, de ne pas appliquer l’augmentation (de loyer, NDLR) règlementaire de 0,66% au 1er janvier 2021", précise l'organisme. L'OMH souligne que cet effort est possible "grâce à la bonne gestion de l'organisme qui a su préserver un équilibre financier dans un contexte très contraint".

Selon son rapport d'activité 2019, l'OMH est implanté dans 15 communes de la métropole de Nancy pour un peu plus de 6.200 logements gérés dans l'habitat collectif.

Un peu partout en France, des associations de défense des locataires réclament un effort de la part des bailleurs de logements sociaux. Dans l'Allier par exemple, la CNL 03 (section locale de la Confédération nationale du logement) a demandé le gel des loyers. A La Montagne, la secrétaire nationale de la Confédération, Jocelyne Herbinsky, précise : "Un gel des loyers ne générera pas une perte significative pour le bailleur, vu que l'IRL (Indice de référence des loyers) du deuxième trimestre 2020 est de 0.66%. En revanche, ce sera un gain pour le pouvoir d'achat des ménages".

Une annulation de loyer... annulée à Bobigny

On se souvient également qu'en plein confinement, un office HLM avait même promis d'annuler les loyers. En avril dernier, la ville de Bobigny s'était en effet engagée à annuler l'ensemble des loyers d'avril pour les 4.000 locataires de son office HLM. Une mesure qui avait par la suite été jugée illégale en juillet par la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Le préfet de la Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, avait estimé que cette décision de Bobigny était "contraire au principe d'égalité devant le service public". Il avait exigé le retrait d'une délibération du conseil municipal qui prévoyait une subvention exceptionnelle de 800.000 euros au profit de l'Office public pour l'habitat (OPH), somme qui représentait environ la moitié du montant total des loyers d'avril.

A l'époque, la décision d'annulation des loyers par la ville de Bobigny avait été jugée "un peu démesurée" par Manuel Domergue, le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre. Comme il l'expliquait, "la plupart des locataires n'ont pas de baisse de revenus". Or, les montants en jeu sont rapidement colossaux si une telle mesure devait être généralisée. "Il faut savoir que trois mois de loyers dans le parc privé et social, cela représente une facture de 18 milliards d'euros", avait précisé Manuel Domergue. La Fondation Abbé Pierre militait alors pour un dispositif ciblé permettant d'aider les ménages les plus en difficulté.

Diane Lacaze