L'opacité des opérations immobilières du CE de la RATP
L’opacité règne sur certaines opérations immobilières du Comité central d’entreprise de la RATP. La Cour des comptes, qui a passé au crible la gestion du CE du réseau de transports, effectue dans son rapport un constat accablant : celui-ci échappe « à tout contrôle ». La juridiction financière s’est notamment penchée sur les actifs immobiliers du CE, et fait état des irrégularités observées.
« dérives financières importantes »
On apprend ainsi que certaines sociétés civiles immobilières (SCI) lui appartenant montrent des « dérives financières importantes ». Par exemple, la SCI du camping de Saint-Aygulf, dans le Var, aurait coûté au CE « presque le double » du prix indiqué dans une note qui incitait à y investir. Soit 1 661 104 euros au lieu de 840 000 euros. La Cour des comptes évoque également une autre SCI, établie dans le cadre d'une « opération immobilière douteuse et non dénouée à ce jour ». Le rapport de souligner l’acharnement du CE à vendre une de ses propriétés à un promoteur, en 2006, et qui n’a toujours pas en pu financer l’achat aujourd'hui. Les offres faites par d’autres candidats ont toutes essuyé un refus demeuré « inexpliqué », ajoute la Cour des comptes.
« Simulacre d’appel d’offres », prix « anormalement élevés » en faveur du maître d’oeuvre de deux opérations : un hôtel à Serre-Chevalier et un camping dans les Pyrénées orientales, sont autant de faits troublants.
Des fêtes onéreuses, sans mise en concurrence
Parallèlement à cela, la lumière est aussi faite sur les dépenses somptuaires lors festivités organisées par l’organe interne du réseau, dans le château de Fontenay-les-Briis, relié à la CGT-RATP. « 1 788 000 € de 2007 à 2010, soit en moyenne 447 000 € par fête ». Et là encore, l'absence de transparence règne : des contrats sont en outre passés avec des producteurs de spectacles, sans appel à la concurrence, constate l'autorité.
Plus généralement, c’est l’échec de l’objet social du CE qui est mis en avant : « moins de 13 % des salariés de la RATP font appel au comité d’entreprise pour leurs séjours de vacances et, parmi ceux-ci, ce sont les agents les moins défavorisés qui sont majoritaires ».