La Banque de France doit mieux gérer son patrimoine immobilier

Un rapport réalisé en 2003 avait déjà pointé le caractère « surdimensionné » du réseau de la Banque de France. Cinq ans plus tard, le sénateur UMP Paul Girod reconnaît dans son rapport d’information publié jeudi, que si le « bilan des cessions immobilières réalisées par la Banque de France depuis 2003 (…) s’avère positif », quelques anomalies demeurent dans la gestion de son patrimoine immobilier.

« L’état des lieux (…) révèle divers excès ou insuffisances, des opacités ou des « étrangetés », hérités d’un passé plus ou moins lointain mais qu’il revient aujourd’hui à la Banque de France de s’employer à corriger ».

L’institution occupe à l’heure actuelle près d’un million de mètres carrés. Outre les immeubles détenus en propriété, 41 000 m2 sont pris à bail. Et la Banque de France verse pour ses bureaux situés dans les Ier et IIe arrondissements de Paris des loyers exorbitants ! Ils concentrent ainsi 60 % des charges annuelles alors même qu’ils ne représentent que 16 % des surfaces occupées par le siège.

En tant que propriétaire, la banque doit également fournir quelques efforts. Parmi les 993 logements détenus par la banque, parfois mis en location à des tarifs extrêmement préférentiels, le rapport souligne que 12% sont occupés par des personnes extérieures à son personnel. À ce sujet, Paul Girod « s’interroge sur la légitimité des baux consentis à des tiers (…) Cette activité est-elle bien compatible avec le rôle d’une banque centrale ? ».

La Banque de France possède par ailleurs deux maisons de retraite, une douzaine de centres de vacances, des installations sportives, … L’auteur du rapport regrette à ce titre qu’il soit « difficile de déterminer avec exactitude le coût réel de cet ensemble, compte tenu de la pluralité des sources de financement », et appelle à une rationalisation de la gestion de ces établissements.

M.B.