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La crise du coronavirus commence à avoir des effets sur le marché immobilier

Les particuliers s'inquiètent des contacts lors des visites

Les particuliers s'inquiètent des contacts lors des visites - François Guillot - AFP

L'épidémie de coronavirus qui secoue actuellement la France n'est pas sans conséquence sur son marché immobilier. Mais les experts du secteur s'accordent à dire que dès la fin de la pandémie, les choses devraient revenir à la normale pour le marché de la pierre.

L'épidémie de coronavirus met l'économie française à mal et le marché immobilier n'est pas épargné. Liberkeys, agence immobilière digitale, a constaté que le nombre de visites virtuelles a été multiplié par 2,5 sur les trois dernières semaines, mais cela n'est pas suffisant pour rassurer acheteurs et vendeurs. Liberkeys a noté 10% d'annulation de visites mais également les premières annulations de mises en vente. En effet, une visite virtuelle, pour l'instant, n'est pas une pratique suffisamment répandue pour convaincre les particuliers.

Actuellement, tous les experts du secteur s'accordent à dire qu'avec la chute de la Bourse, la pierre n'aura jamais autant joué son rôle de valeur refuge. L'appétence est toujours là, surtout avec des taux qui restent bas. Depuis le 22 janvier, les taux d’emprunt d’État français, comme ceux d’autres pays européens excepté l’Italie, sont retombés en territoire négatif à un niveau inédit depuis début octobre 2019 (malgré une légère remontée ce jour à – 0,25 % pour l’OAT 10 ans). L’explication : dans le contexte actuel d’instabilité boursière et sanitaire, les investisseurs privilégient les placements considérés comme non risqués, tel quel les emprunts d’Etat, qui voient ainsi leurs taux diminuer. "Si l’épidémie reste modérée en France, les taux devraient rester bas, soutenus en outre par la politique de la BCE. Dans le contexte actuel de baisse des valeurs boursières, l’immobilier est donc plus que jamais considéré comme une valeur refuge. La demande de crédit devrait donc rester soutenue comme elle l’est depuis le début de l’année, en dépit des recommandations du HCSF qui ne semblent pas décourager les acheteurs", analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Les banques attestent comme les courtiers, qu'en terme de demandes, le début d'année (janvier-février) est supérieur de l’ordre de 15 % à la même période en 2019.

Comment répondre aux demandes?

En revanche, Philippe Tabouret, directeur général adjoint de Cafpi, s'inquiète de la possibilité de répondre à cette demande. Il explique que, dans le conseil aux particuliers, les équipes peuvent travailler de chez elles. "Mais c'est dans la réalisation des contrats" que se situe le problème. "Les hommes clé ont accès à des outils qui sont localisés. Il va falloir nous organiser", précise-t-il. Le traitement des dossiers par le télétravail, peut, par exemple, poser des questions sur la sécurisation des données. La validation des crédits immobiliers par le secteur bancaire pourrait aussi être ralentie.

Si certains professionnels constatent un ralentissement de l'activité par crainte de se déplacer, de visiter les biens, ils pronostiquent un rattrapage au deuxième ou troisième trimestre. Idem pour les prix. Si sur certains marchés, la hausse des prix ralentit, voire une baisse s'amorce, les professionnels tablent sur un rattrapage dès la crise passée.

Diane Lacaze