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La grogne monte entre Paris et Airbnb

Airbnb et ses concurrents sont dans le collimateur de la mairie de Paris.

Airbnb et ses concurrents sont dans le collimateur de la mairie de Paris. - Boris Horvat - AFP

La mairie a mis en demeure la plateforme ainsi que quatre de ses concurrents. Elle veut les obliger à retirer les annonces des hôtes qui ne se sont pas enregistrés auprès des services de la ville.

La mairie de Paris fait monter la pression d'un bon cran sur les plateformes de locations de logements meublés. La ville a envoyé des courriers de mise en demeure à Airbnb ainsi qu'à quatre de ses concurrents (Abritel, Windu, ParisAttitude et Sejourning), les menaçant de les attaquer en justice.

Il s'agit de forcer ces plateformes à appliquer la loi et retirer de leurs listes les offre "illégales". En juillet dernier, le Conseil de Paris avait en effet voté l'instauration d'un numéro d'enregistrement obligatoire pour les hôtes souhaitant louer leur bien sur ces plateformes à partir du 1er décembre. Le but de la manœuvre étant de vérifier plus aisément que les loueurs respectent la durée limite légale de location de 120 jours.

Les hôtes doivent donc depuis le 1er décembre s'enregistrer auprès des services de la ville. Or selon Ian Brossat, adjoint PCF au Logement de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, seulement 11.000 numéros ont été délivrés sur Paris, soit un cinquième de l'offre.

"Respecter la loi"

Airbnb et les autres opérateurs sont par ailleurs tenus de faire figurer le numéro d'enregistrement, obligation dont elles ne s'acquitteraient pas, selon l'élu.

"Si elles (les plateformes, NDLR) ne se conforment pas aux dispositions de l'article L.324-2-1 du code du tourisme suite à nos démarches, nous ferons appel aux juridictions compétentes, en l'occurrence le tribunal de grande instance de Paris", affirme à l'AFP Ian Brossat. "Tant que les plateformes ne désactiveront pas les annonces sans numéro, beaucoup de gens continueront à ne pas le demander", ajoute l'élu qui indique que "c'est la moindre des choses de respecter la loi".

"Nous ne voulons pas attendre la publication du décret portant sur les sanctions, prévu par le gouvernement mais qui tarde à sortir. Nous voulons entrer en action dès maintenant", a-t-il dit.

"Les lois sont faites pour être respectées", a de son côté commenté sur Twitter Anthony Leroi directeur adjoint de cabinet à la mairie de Paris.

Paris, comme toutes les grandes villes touristiques, multiplie les initiatives pour lutter contre cette location meublée touristique illégale qui se développe au détriment du secteur hôtelier, favorise la spéculation immobilière, vide certains quartiers de ses habitants et provoque des désagréments quotidiens pour les autres.

J. M. avec AFP

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