La hausse des tarifs de l'électricité inquiète les consommateurs
Le gouvernement a tranché. Les tarifs de l’électricité pour les particuliers augmenteront de 5 % le mois de prochain et, à nouveau, de 5 % supplémentaires en août 2014. Cette hausse a beau être la plus forte depuis dix ans, elle reste inférieure aux préconisations de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Dans une étude sur « Les coûts de production et de commercialisation d’EDF dans le cadre des tarifs réglementés de vente d’électricité » publiée début juin, l’autorité indépendante estimait que seule une hausse de 6,8 et 9,6 % des tarifs cet été permettrait de couvrir les coûts estimés pour 2013. Au passage, la CRE pointait « un écart de 1,47 milliard d’euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs réglementés fixés en 2012 […], dû en partie à une hausse des tarifs inférieure à ce qui était nécessaire pour couvrir les coûts alors estimés ».
Protéger les consommateurs ?
Selon l’agence Reuters, qui rapportait hier soir les détails de la hausse à venir, le ministère de l’Ecologie a indiqué que le gouvernement avait « décidé de lisser, sur plusieurs années, les hausses de tarifs nécessaire à la couverture des coûts d'EDF, prévue par la loi, afin de protéger autant que possible le pouvoir d'achat des ménages ».
Une précaution louable, mais visiblement pas suffisante pour rassurer les associations de consommateurs. Un communiqué de la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) condamne mardi le calcul de coût effectué par la Commission, lequel « repose en partie sur les données d’EDF, qui ne sont pas vérifiables ni très objectivables ». Appelant en outre l’Etat, actionnaire majoritaire d’EDF, à encourager le groupe à modérer ses dépenses, l’association estime que la double hausse de 5 % au programme, loin de représenter une bonne nouvelle pour les consommateurs, aura « un impact trop important sur [leur] pouvoir d’achat [ainsi que sur] le reste à vivre des ménages aux revenus les plus modestes. En outre, le début de l’année ayant été très froid, les factures d’énergies des ménages ont été anormalement élevées ce qui rendrait d’autant plus problématique une hausse prononcée du tarif ».