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La justice l'oblige à démolir sa maison

Une famille contrainte de détruire sa maison à cause d'une vue sur le Mont Saint-Michel

Une famille contrainte de détruire sa maison à cause d'une vue sur le Mont Saint-Michel - Pethrus/Wikimedia Commons

Un habitant de la Manche est contraint par le justice de détruire son bien, qui bouchait en partie la vue de la maison voisine.

Quand le trouble du voisinage tourne à l’aigre. Selon Le Parisien, Christian Saunier, un habitant de Vains (Manche) est contraint de démolir ses deux maisons en bois, sur un terrain donnant sur le Mont Saint-Michel. C’est ce que vient d’ordonner la cour d’appel de Caen, donnant droit à ses voisins en contrebas, les Lecolazet, qui contestaient le permis de construire. Cause du litige, un trouble du voisinage a priori ordinaire : une obstruction de la vue de leur propriété sur le célèbre monument.

Permis de construire annulés

La famille Saunier explique au quotidien avoir repéré le terrain à construire en 2002, et obtenu à l'époque un permis « apparemment sans difficulté ». Après s’être emparés du précieux sésame, les Saunier ont fait construire à cet emplacement « deux maisons en bois, reliées l’une à l’autre, pour un coût de près de 600 000 € ». Las, le premier permis de construire est « annulé parce que le maire n’avait pas apposé son nom au-dessus de la signature », et le second est invalidé dan la foulée, précise Le Parisien.

Astreinte de 300 €/jour

Une nouvelle procédure entamée en 2009 à l’encontre des Saunier amène au terrible couperet pour la famille : elle a six mois pour démolir ses biens, faute de quoi elle devra une astreinte de 300 euros journaliers à la famille Lecolazet. Après avoir entamé trois grèves de la faim, Christian Saunier fait part de son désarroi aujourd’hui : « Démolir ma maison… et après, qu’est-ce que je fais ? Je mets toute ma famille à la rue ? C’est absurde. Je ne sais pas comment ça finira ». La famille, qui souhaite tourner la page, hésite à former un pourvoi en cassation.

Certains ont eu encore moins de chance. Des propriétaires ont été sommés de détruire leur maison neuve, sans même y avoir habité >>

André Figeard