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La réforme des APL fait pour l'instant beaucoup plus de perdants que de gagnants

La réformes des APL est effective depuis le 1er janvier

La réformes des APL est effective depuis le 1er janvier - AFP

Depuis le 1er janvier, les APL sont calculées en fonction des revenus des 12 derniers mois et non plus de ceux d'il y a deux ans. Une réforme plus "juste" mais qui ne fait pas que des heureux.

Depuis 5 mois, la réforme des APL a été mise en place. Il s'agit de ce qu'on a appelé techniquement la "contemporanéisation", ou calcul en "temps réel", des aides personnelles au logement. Concrètement, la caisse d'allocation familiale ne calcule plus les allocations en fonction des revenus d'il y a deux ans mais de ceux perçus au cours des douze derniers mois. Tous les trois mois, la situation est actualisée par la CAF qui réajuste le montant de l'aide versée si besoin. Un sujet important pour les 5,93 millions de ménages qui bénéficient des APL.

Si cette réforme est plus "juste" (les aides s'adaptent plus rapidement à une baisse de revenus), elle ne fait pas forcément que des heureux. En effet, un article des Echos dévoile que le nombre de foyers bénéficiaires d'une aide au logement a baissé de 8,4% en janvier par rapport à décembre, selon les chiffre de la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF). Durant le premier trimestre, il y a eu 18.500 foyers bénéficiaires de moins. Les quatre années précédentes, leur nombre était pourtant en hausse.

41% ont vu une baisse, 26% une hausse

Par ailleurs, en dehors de ces données brutes, la CNAF a fait de premières estimations des gagnants et des perdants de la réforme. Résultat: 41% des allocataires sont perdants. Autrement dit, 41% des allocataires ont vu leur APL diminuer, alors que cela n'aurait pas été le cas avec l'ancienne méthode de calcul des revenus. Parmi eux, 23% ont vu leurs revenus progresser pendant 2 ans. Ils ne sont donc pas totalement perdants. 6% ont vu une baisse de leurs APL parce que leurs revenus sont restés stables en 2019 et ont augmenté en 2020. Baisse qu'ils n'auraient donc pas subi sous l'ancien régime. Et enfin 12% des allocataires auraient subi une baisse car ils avaient des revenus constants ou en recul en 2019 et en hausse en 2020.

En revanche, pour 26% des allocataires, la prestation a augmenté parce que les ressources du foyer ont baissé en 2020. Parmi eux, 17% ont connu deux années de baisse de revenus (ou une stabilité en 2019 et une baisse en 2020). Sans réforme, leurs prestations n'auraient pas augmenté cette année. Reste 9% des allocataires, qui ont connu une baisse de revenus en 2020 et une hausse en 2019, qui ont quand même obtenu une augmentation de leurs APL, ce qui n'aurait pas été le cas sous l'ancien régime.

Et enfin, pour 32% des allocataires, leurs revenus n'ont pas varié. La réforme ne change donc rien.

Diane Lacaze