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La trêve hivernale prend fin, les expulsions locatives reprennent

La reprise des expulsions locatives inquiète les observateurs

La reprise des expulsions locatives inquiète les observateurs - dr

Mardi 15 mars marque la fin de la trêve hivernale, période qui suspend les expulsions locatives. L’occasion pour les associations et syndicats de se mobiliser contre la reprise des expulsions, généralement massives, et qui concerne plus de 100 000 ménages.

La fin de la trêve hivernale, le 15 mars signifie pour beaucoup la reprise musclée des expulsions locatives. 107 000 décisions d’expulsions exactement ont été prononcées en 2009, selon la fondation Abbé Pierre. Un chiffre en hausse de 5 % sur un an, et de 34 % par rapport à 2000. La fondation indique dans un communiqué que « les associations redoutent une amplification des expulsions dans les semaines et mois à venir ». Les expulsions débuteront en effet le 16 mars à 6 heures du matin.

Face à ce triste constat, l’Abbé Pierre demande notamment « la suspension des expulsions locatives en 2011 pour les ménages dans l'impossibilité financière d'honorer leur loyer (avec dédommagement des propriétaires et accompagnement social des ménages) ». Mais également « des mesures de solvabilisation des locataires les plus modestes pour éviter de nouvelles catastrophes sociales, notamment une revalorisation des aides personnelles au logement ».

« Gel des loyers HLM »

Le Résel (Réseau Stop aux expulsions de logement), qui regroupe une trentaine d’associations (DAL, Jeudi Noir, ou encore Les Enfants de Don Quichotte) et d’organisations syndicales (CGT, SNES, Syndicat des Avocats de France…), constate un désengagement de l’Etat, symbolisé par l’absence de « volonté réelle de faire une politique du logement pour tous », de la part d’un gouvernement qui a choisi de soutenir « la rente locative, les profits tirés de la spéculation immobilière et foncière au détriment du droit au logement ». Le Résel demande ainsi un moratoire sur les expulsions, « le gel des loyers HLM et un soutien financier de l’Etat aux bailleurs sociaux ». Enfin, les militants souhaitent « la revalorisation des aides au logement (APL, AL) ».

Encadrement des loyers

Mais les associations ne sont pas les seules à s’inscrire contre les expulsions locatives. Ainsi, Bertrand Delanoë demande « à l’Etat de cesser immédiatement toute expulsion pour impayé de loyer sans relogement des locataires de bonne foi », indique le maire de paris, dans un communiqué. « 1260 ménages parisiens ont été expulsés de leur logement avec le concours de la force publique en 2010, alors que le niveau des loyers met en difficulté un nombre croissant de ménages aux revenus modestes ou moyens », rappelle-t-on à la mairie. M. Delanoë demande ainsi au gouvernement « de mettre en œuvre rapidement un dispositif d’encadrement des loyers parisiens à la première location et à la relocation ». La mairie annonce l’engagement « avec l’Etat et les associations une expérimentation pour maintenir les personnes menacées d’expulsion dans leur logement, le temps d'apurer leur dette en cas de difficultés passagères ou de leur trouver un logement moins cher ».

Reprise des coupures d'eau et d'énergie

L'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) fait état, quant à elle, du feu vert donné à la reprise des coupures d'eau et d'énergie, et d'une période au cours de laquelle les commissions de médiation Dalo, mises en place au 1er janvier 2008 et chargées du relogement des personnes, sont « noyées sous un flot de dossiers ».

Léo Monégier