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Le 115 décroche, Apparu se raccroche et la rue déchante

65 % des appels reçoivent une réponse négative lors de l'étude de la Fnars

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Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, ne veut pas croire à la sonnette d’alarme tirée par le Samu social, selon LeMonde.fr. En parallèle, un groupement d'associations a enquêté sur la satisfaction des demandes arrivées au 115, le numéro d'urgence des sans-abris. Les résultats sont accablants.

A chacun son prisme. La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) a effectué une enquête, le 20 juillet dernier, sur les réponses du 115 à la rue ; ou plutôt de celles et ceux qui y vivent. Les résultats qui en ressortent sont criants : deux appels sur trois reçoivent une réponse négative, soit 65 %. Autrement dit, ces personnes en détresse sont restées à la rue ce soir-là. Et la présence d’un enfant n’émeut pas davantage, puisque « la majorité des familles avec enfants ont été laissées sans hébergement. Ce jour là, 780 personnes ont sollicité le 115 en indiquant la présence d’enfants, et 576 d’entre elles sont restées sans prise en charge, met en avant la Fnars. Qu'il y ait des enfants ou non, le pourcentage de réponses négatives est toujours supérieur à 50 % sauf pour les femmes seules (45 %) ». Mais pour M. Apparu, interrogé par LeMonde.fr, « cela ne concerne que trois ou quatre familles ». Refus de voir la réalité ou volonté de minimiser les chiffres ?

Mairie de Paris vs Apparu

« La principale raison invoquée pour expliquer ces refus de prise en charge est le manque de places disponibles », résume la fédération. Cette bataille de chiffres n’a pas grand intérêt quand elle n’est pas suivie d’action. C’est Bertrand Delanoë, Maire de Paris, qui a pris les devants en octroyant « une subvention exceptionnelle » comprise entre 300 000 et 450 000 euros au Samu social. « La Ville ne devrait pas avoir à se substituer à l’Etat. Mais il est du devoir de notre collectivité de répondre à ces situations humaines tragiques, et de venir en aide à ces familles abandonnées », souligne le Maire de la capitale. Sur le site Internet du quotidien, Benoist Apparu déclare que « ce n'est pas la compétence de la Mairie de Paris, c'est la nôtre ». Et après ?

Maxime Laurent