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Immobilier

Le marché immobilier va encore frôler le million de transactions en 2018

Les notaires ne voient pas une bulle.

Les notaires ne voient pas une bulle. - Frack Fife - AFP

Le nombre de ventes dans l'ancien ne dépassera pas le seuil symbolique du million de transactions cette année. Mais il en sera très proche.

Cette année encore, le million de transactions immobilières en France sera frôlé mais probablement pas dépassé. Les notaires de France enregistrent 956.000 transactions à fin septembre. L'an dernier, à la même époque, les notaires constataient un volume de vente de 948.000, avant d'atteindre finalement 968.000 sur l'ensemble de 2017. "Avec les avant-contrats, on constate un tassement des ventes d'ici la fin de l'année", précise Thierry Thomas, président de l'Institut national du droit immobilier. Le record ne sera donc pas pour 2018, néanmoins, les notaires se félicitent de cette "très bonne année".

Si sur la France entière, le volume des ventes a progressé de 0,8% d'octobre 2017 à septembre 2018 par rapport aux douze mois précédents (octobre 2016 - septembre 2017), la situation est évidemment très contrastée par région. Ainsi, en Haute-Corse, le volume a augmenté de 14,6% sur un an et en Haute-Savoie de 13,2%, quand il a reculé de 10,8% dans la Nièvre et de 10,1% dans les Hautes-Pyrénées.

Côté prix, les notaires constatent une hausse de 3,4% sur un an des appartements et de 2,6% des maisons. "Nos indicateurs avancés montrent une stabilisation des prix, pour ne pas dire une légère érosion. Il n'y a pas de risque de bulle. Le marché se calme", précise Thierry Thomas. Sauf dans la région parisienne, où la hausse annuelle des prix pourrait dépasser 5% fin décembre. "En Ile-de-France, ça chauffe un peu", admet ainsi Thierry Delesalle, notaire à Paris.

Situation contrastée en province

En province, la hausse se stabilise, mais la situation est très contrastée en fonction des villes. Ainsi, sur un an, les prix ont progressé de 18% à Bordeaux alors qu'ils ont cédé 2,1% à Saint-Etienne. Les tendances de certaines agglomérations peuvent différer de celles des communes elles-mêmes", a relativisé le notaire caennais Frédéric Violeau, notant ainsi que le centre-ville stéphanois se dépeuple, mais que les alentours de la ville gagnent des habitants.

Pour l'année à venir, les notaires attendent de voir les effets qu'aura la loi Elan. "Elle promet un choc d'offres, on ne peut que s'en réjouir", affirme Rozenn Le Beller, membre du bureau du Conseil supérieur du notariat, responsable du pôle immobilier. Mais certains dispositifs peuvent les inquiéter: "Avec le bail mobilité, par exemple, il y a un risque de précarisation du locataire", précise Rozenn Le Beller. "On est également attentif à l'encadrement des loyers". En revanche, les notaires se réjouissent du Pinel dans l'ancien, "une mesure que nous demandions depuis longtemps".

Les notaires sont également attentifs à l'IFI (impôt sur la fortune immobilière) mis en place depuis le 1er janvier 2018. En effet, Thierry Thomas a constaté, surtout en province, que certains propriétaires ont préféré se défaire de certains logements qu'ils mettaient en location pour passer sous la barre des 1,3 million d'euros de patrimoine immobilier.

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Diane Lacaze