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Le Mont Saint-Michel, éternel joyau d'Avranches

Le Mont, aujourd'hui entouré de terres, sera bientôt rendu à la mer

Le Mont, aujourd'hui entouré de terres, sera bientôt rendu à la mer - Wikimedia

L’un des charmes incontestables d’Avranches reste son appartenance à la baie du Mont Saint-Michel, et la vue qu’elle offre sur la superbe abbaye qui culmine au milieu de la mer.

Le mont Saint-Michel est l’un des sites les plus touristiques de France, mais aussi l'un des plus anciens. La légende raconte qu’en l’an 708, l’archange Saint-Michel est apparu à Aubert, évêque d’Avranches, en lui commandant de construire un édifice en son honneur. En 709 a donc débuté la construction d’une petite église sur le mont, qui est ainsi devenu un important lieu de pèlerinage, construit au fil des siècles. L’abbaye, construite par les bénédictins à la fin du 10ème siècle, donne de la hauteur aux lieux, avec une statue de saint Michel qui culmine à 170 mètres du rivage. Ce trésor patrimonial a été classé monument historique en 1862. La commune et la baie du mont sont ensuite entrées dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1979.

Une île en danger ?

Un grand projet de restauration est en place depuis quelques années, pour redonner au Mont son paysage naturel, peu à peu envahi par les terres. L’attrait majeur du site est en effet sa situation géographique si particulière. Pendant tout le Moyen-Âge, le mont était surnommé Mons Sancti Michaeli in periculo mari, « Mont Saint-Michel au péril de la mer ». Mais, au fil des siècles, des actions ont contribué à ensabler l'île rocheuse, telles que la création de polders - terres artificielles gagnées sur les zones littorales -, le barrage ou encore la digue-route permettant l’accès au Mont en voiture. Tout cela a eu pour effet de faire reculer la mer, pour laisser progresser la terre et les prés-salés, ces zones d’élevage de moutons proches de la mer. Un parking de quinze hectares est par ailleurs en place au pied des remparts, et dénature la beauté des lieux. Les experts estimaient récemment que sans action concrète, le Mont risquait un ensablement complet d’ici à 2040.

Pour palier cette érosion, le « Projet Saint-Michel » est en marche depuis 2009, afin de laisser au site le caractère maritime qui lui est inhérent. Un nouveau barrage a été mis en place, le lit du Couesnon a été curé, et l’anse de Moidrey sera bientôt remise en eau. Quand à l’immense parking maritime et la digue-route qui relient le continent et l’îlot, ils sont voués à disparaître très bientôt, puisque la fin des travaux est prévue pour 2015. D’ici là, un pont-passerelle sera ouvert aux visiteurs pour accéder au Mont, de nouveau au cœur de son environnement maritime.

Marielle Davoudian