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Le Sénat vote en faveur d'une "police spéciale du logement" pour lutter contre l'habitat indigne

Le Sénat a voté en faveur de la création d'une police du logement

Le Sénat a voté en faveur de la création d'une police du logement - AFP

Sept mois après l'effondrement de plusieurs immeubles à Marseille qui a tué huit personnes, les sénateurs veulent créer une police spéciale du logement. Celle-ci aurait à la fois en charge les immeubles insalubres et les immeubles en péril.

Le Sénat a adopté dans la nuit de mardi à mercredi, en première lecture, une proposition de loi du sénateur des Bouches-du-Rhône Bruno Gilles (LR) pour "améliorer la lutte contre l'habitat insalubre ou dangereux", qui propose la création d'"une police spéciale du logement".

Sept mois après l'effondrement de deux immeubles qui a tué huit personnes rue d'Aubagne à Marseille, le Sénat a voté à main levée le texte remanié en commission, avec le soutien de l'ensemble des groupes et un avis de "sagesse" du gouvernement.

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Bruno Gilles a souhaité que l'Assemblée nationale se saisisse à son tour "rapidement" de la proposition de loi. La lutte contre le logement insalubre traduit "une vision de la dignité de l'homme que nous partageons tous", a-t-il souligné.

Une procédure identique pour les immeubles insalubres ou en péril

"Ce texte est là pour nous rappeler que les morts de la rue d'Aubagne ne sont pas morts pour rien", a pour sa part déclaré sa collègue PS Samia Ghali. "Entre 400.000 et 2,8 millions de logements seraient indignes ou potentiellement indignes" en France, selon la rapporteure LR Dominique Estrosi Sassone.

La texte propose notamment la création d'une "police spéciale du logement", qui traitera selon "une procédure identique" l'ensemble des cas de logements dégradés, qu'il s'agisse d'immeubles en péril ou d'immeubles insalubres. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Comme nous vous l'expliquions ici, la lutte contre l'habitat insalubre est une compétence qui relève du préfet, tandis que la procédure de péril dépend du maire.

Le volet "prévention" rend obligatoire la réalisation du diagnostic technique global (DTG) pour les copropriétés de plus de 15 ans. Il propose que les syndics puissent signaler, comme c'est déjà le cas pour les immeubles manifestement indignes, les cas d'immeubles insalubres, dangereux ou non décents, sans qu'on puisse leur opposer le principe de confidentialité.

Renforcement des sanctions contre les marchands de sommeil

Le texte prévoit en outre un renforcement des sanctions contre les marchands de sommeil. Le ministre du Logement Julien Denormandie a estimé que "beaucoup de choses" allaient "dans le bon sens", mais que la proposition de loi "peut être encore enrichie", notamment par les travaux en cours à l'Assemblée nationale.

La proposition de loi de M. Gilles, candidat déclaré à la mairie de Marseille en 2020, avait été renvoyée en commission en mars, afin de permettre un délai de réflexion supplémentaire et des déplacements de la commission des Affaires économiques en région ainsi qu'outremer.

(Avec AFP)

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