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Immobilier

Les agents immobiliers veulent éviter de voir leurs honoraires plafonnés

Inquiétudes autour de la rémunération des agents immobiliers

Inquiétudes autour de la rémunération des agents immobiliers - dr

Le système de rémunération de ces intermédiaires va faire l'objet d'une réflexion au sein du gouvernement. La profession redoute un plafonnement pur et simple de leurs honoraires lors des opérations d'achat.

Les agents immobiliers partagent l'idée qu'il faut plus de transparence dans leur métier, notamment sur les frais qu'ils facturent au moment de la vente d'un bien immobilier.

L'évolution des métiers de l'immobilier est au cœur d'une mission mandatée par Bercy et le ministère du logement. Et les agents craignent que le sujet aboutisse à un plafonnement pur et simple des honoraires lors des opérations d'achat.

Rappelons d'ailleurs que la loi Alur voulait au départ l'imposer mais que le gouvernement avant finalement accepté de limiter le plafonnement aux dossiers de locations.

Les agents immobiliers s'organisent tant bien que mal

Concrètement toute la profession est d'accord pour dire qu'un plafonnement de leurs honoraires serait une erreur. Mais pour l'éviter, les stratégies divergent. Il y a ceux qui pensent que le dossier ne devrait même pas être ouvert, et ils sont majoritaires. Et il y a ceux qui souhaitent qu'on essaie tout de même de changer et clarifier le mode de facturation des agents immobiliers.

L'une des propositions qu'ils avancent : facturer de manière forfaitaire le vendeur dès la prise de mandat, puis prendre ensuite une commission lorsque la transaction se fait. Derrière cette idée, un constat : aujourd'hui les agents fournissent autant de travail voire plus quand la vente n'aboutit pas mais ils ne perçoivent rien dans ce cas-là. Ils ont donc naturellement plutôt tendance à charger la barque lorsque la vente est conclue. L'idée est donc de rééquilibrer les frais.

Plafonnement pour les agents et dérégulation pour les notaires ?

Pour le moment rien n'est tranché et si il est fort probable que le sujet du plafonnement des honoraires de transactions soit abordé, il n'est pas sûr qu'il se concrétise. Pourquoi ? Parce que parallèlement le gouvernement engage un autre mouvement de déréglementation sur ce marché de l'immobilier. On attend dans les prochains mois (sans doute d'ici début mars) la publication de nouveaux décrets de la première loi Macron portant sur l'activité des notaires.

L'un d'entre eux prévoit la libéralisation de ce qu'on appelle les frais de négociations. Il s'agit en quelque sorte de l'équivalent des frais d'agence mais pour les notaires lorsqu'ils pratiquent ce métier d'agent immobilier. Des frais de négociations qui étaient jusque-là limités à 3% TTC. Le gouvernement peut donc difficilement déplafonner les honoraires des notaires d'un côté et limiter ceux des agents de l'autre...

Quoi qu'il en soit, le sujet est au cœur d'une mission sur l'avenir de la profession immobilière face à la révolution numérique. Mission engagée la semaine dernière et dont les conclusions sont attendues en juillet.

Marie Coeurderoy