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Les candidats à la location retrouvent un peu de pouvoir face aux propriétaires

Les locataires vont-ils reprendre le pouvoir dans les grandes villes ?

Les locataires vont-ils reprendre le pouvoir dans les grandes villes ? - Lionel Bonaventure - AFP

Depuis le déconfinement, la demande de location a progressé de près de 15% sur un an, constate SeLoger. L'offre de location s'est, elle, envolée de près de 25%.

Est-on au bord d'un véritable bouleversement sur le marché de la location immobilière ? C'est en tout cas ce que semblent montrer des données fournies par SeLoger et que BFM Business révèle en exclusivité ce lundi. Les chiffres fournis par SeLoger laissent entrevoir un rééquilibrage inédit entre l'offre et la demande en zones tendues. Dans les 10 plus grandes villes de France, depuis le déconfinement, la demande à la location sur le site a progressé de près de 14,9% sur un an. 15% de demandes supplémentaires alors que l'offre s'est envolée de près de 24,9%.

Plus frappant, les cas particuliers de Paris, Rennes et Nantes. A Paris, la demande à la location a baissé de plus de 20% (-23%) alors que l'offre, elle, a littéralement explosé 64% sur un an. Même tendance à Rennes et Nantes où l'offre a progressé trois fois plus vite que la demande. A Rennes, la demande a progressé de 10% et l'offre 34%. A Nantes, 12% de recherches supplémentaires à la location et 32% pour l'offre.

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Nice dans une moindre mesure fait aussi partie des grandes villes où ce rapport offre / demande est en train de s'inverser. La demande a certes bondi de 40% sur un an mais l'offre, elle, s'est envolée de 52%.

Vers une baisse des loyers?

Pourquoi une telle tendance ? L'explication vient d'une conjonction de plusieurs éléments. Les biens qui n'étaient pas loués reviennent sur le marché. Beaucoup de propriétaires cherchent plus que jamais à rentabiliser leur patrimoine, crise économique oblige. Il y a aussi un retour massif des biens loués habituellement sur Airbnb. Faute de touristes, les bailleurs reviennent sur la location traditionnelle. Et puis les institutionnels sont aussi en train de revenir en force sur le résidentiel. Les différentes crises leur montrent la résilience de l'immobilier résidentiel par rapport au bureau.

Mais ce mouvement peut-il se traduire par une baisse des loyers ? A Paris et Nantes, il n'y a pas encore de mouvement significatif. Les loyers n'ont pas bougé à Paris et ont même légèrement progressé à Nantes. A Rennes, en revanche, SeLoger constate déjà une baisse de 10% sur un an. A Nice, les loyers affichés sur le site reculent eux de 4%.

Marie Coeurderoy