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Les impayés de loyer restent stables, mais des tensions apparaissent

Pas d'explosion d'impayés de loyers pour l'instant

Pas d'explosion d'impayés de loyers pour l'instant - Gerard Julien - AFP

En septembre, 309.000 ménages allocataires étaient en situation d’impayés, selon la Caisse nationale d’allocation familiale. Un chiffre stable en novembre. Mais les retards augmentent et les demandes d'informations sur "SOS loyers impayés" aussi.

Propriétaires, locataires, gouvernement, la situation des loyers impayés inquiètent alors que cette crise sanitaire et économique dure. Pour l'instant, les chiffres sont rassurants. Ainsi, en septembre, 309.000 ménages allocataires étaient en situation d’impayés, selon la Caisse nationale d’allocation familiale. Un chiffre qui n'a pas "significativement augmenté, ni dans le parc social, ni dans le parc privé" en novembre, selon l'Observatoire des impayés et des charges.

La Fondation Abbé Pierre rappelle que "sans allocation logement, l'impayé de loyer est constitué à partir du moment où le loyer n'est pas payé à la date convenue. Si une allocation logement est versée au locataire, l'impayé est constitué à partir du non-paiement de 2 mois de loyers (+ charges) en totalité (consécutifs ou non) ou son équivalence en montant. Si l'allocation logement est versée directement au bailleur (en tiers payant), l'impayé est constitué à partir du non-paiement de trois termes consécutifs nets (sans l'allocation), ou d'une somme qui équivaut à deux loyers bruts (+ charges)".

Des tensions apparaissent

Les impayés de loyers n'explosent pas, mais des signes montrent que les tensions se multiplient. Ainsi, dans un précédent article, nous vous expliquions que Joachim Soëtard, directeur des affaires publiques, de la communication et du digital à l'Union sociale pour l'habitat (USH) nous confiait que les organismes HLM suivent régulièrement les retards de paiement des locataires et "ils se montent à un milliard d'euros chaque année". Cette année, ce chiffre grimpe encore plus haut. Joachim Soëtard précisait : "Lors du premier confinement, tout était fermé (loges, sièges des organismes, …). Or 7 à 8% des locataires paient en liquide. Ils ne pouvaient tout simplement pas payer leur loyer". C'est pourquoi l'USH a constaté un surplus des retards de paiement de 150 millions d'euros. D'ailleurs, dès l'été, avec le déconfinement, ce surplus est tombé à 100 millions. Et la situation s'améliore. Aujourd'hui, le surplus des retards de paiement s'élevait à 65 millions d'euros fin octobre 2020 par rapport à la situation de février 2020. Cela signifie donc qu'à fin octobre, les retards de paiement des locataires HLM s'élevaient à près de 1,065 milliard d'euros, contre un milliard d'euros en temps normal.

Le Figaro précise que 13 % des propriétaires privés ont été contactés par leur locataire, selon un sondage mené par l’Union nationale des propriétaires immobiliers. 60% des propriétaires sollicités ont accepté de mettre en place des aménagements.

De plus, dans la dernière édition de son baromètre publié le 5 novembre, l'Anil constate "un niveau soutenu de sollicitation des Adil (les agences départementales d'information sur le logement, NDLR) sur les différents sujets en lien avec les impayés, en particulier de la part des locataires du parc privé pour lesquels est constatée une hausse de l’ordre de 15 % du nombre de consultations par rapport à la situation de septembre-octobre 2019".

Diane Lacaze