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Les organismes HLM demandent à Macron de revenir sur la baisse des APL

Le secteur HLM souhaite annuler la baisse des APL versées par les CAF

Le secteur HLM souhaite annuler la baisse des APL versées par les CAF - AFP

L'Union sociale de l'habitat souhaite que l'exécutif annule la baisse des aides personnelles au logement.

Le monde HLM a redemandé lundi d'annuler la baisse des aides au logement (APL) menée depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, quelques heures avant que le chef de l'Etat annonce des mesures en réponse à la fronde des "gilets jaunes". "La baisse des APL, dans un pays qui connaît une précarisation croissante, était une erreur", juge dans un communiqué Jean-Louis Dumont, président de l'Union sociale de l'habitat (USH), confédération des bailleurs sociaux qui regroupe quelque 700 opérateurs HLM.

A l'été 2017, les premiers temps du quinquennat avaient été marqués par la décision d'abaisser de cinq euros par mois les APL. Cette décision, qui a suscité l'hostilité de l'opposition de gauche, est aujourd'hui critiquée au sein même de la majorité: le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a reconnu lundi que ce n'était pas une "bonne idée".

Pourtant, le gouvernement n'a pas revalorisé les aides personnalisées au logement (APL, ALS et ALF) en 2018 et a prévu de ne les revaloriser que de 0,3% par an en octobre 2019 et en octobre 2020, soit un niveau très inférieur à l'inflation. Ce qui correspond à un nouveau coup de rabot.

Emmanuel Macron, qui a consulté lundi partenaires sociaux et associations d'élus, doit annoncer à 20H00 aux Français des mesures répondant à la mobilisation des "gilets jaunes", mouvement aux revendications multiples mais tournant beaucoup autour du pouvoir d'achat.

800 millions d'euros d'économies en 2018

"Le moment impose le développement d'une offre supplémentaire de logements sociaux", estime M. Dumont. "Mais cela passe par l'abandon de la baisse des aides au logement, dont on mesure aujourd'hui le caractère injuste."

Non seulement l'USH s'était opposée, au sein d'un collectif, à la baisse de cinq euros des APL mensuelles, mais elle combat une autre mesure du gouvernement touchant directement les bailleurs sociaux.

En ce qui les concerne, le gouvernement a baissé de manière bien plus importante les APL. Néanmoins, les locataires n'en perçoivent pas les conséquences, car l'exécutif impose aux bailleurs sociaux de réduire d'autant leurs loyers, ce qui représente quelque 800 millions d'euros d'économies cette année.

Nouvelle réforme sur le versement des aides

Dans son communiqué, l'USH, qui espère convaincre en début d'année prochaine l'exécutif de revenir sur ces économies, ne précise pas le périmètre de ses demandes.

A part la baisse des APL, le gouvernement va mettre en place l'an prochain leur "contemporanéité", c'est-à-dire leur calcul à partir des revenus actuels du bénéficiaire et non plus ceux remontant à deux ans plus tôt. Selon les informations du Canard enchaîné, citant des calculs de la Caisse nationale des allocations familiales, cela ferait 1,2 millions de perdants. Si les chiffres sont contestés par le ministère du Logement, la réforme doit bien permettre de faire une économie budgétaire de 1,2 milliard d'euros en 2019.

Plusieurs associations, dont l'Union nationale des étudiants de France (Unef) et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) se sont associées la semaine dernière pour s'opposer à cette mesure, l'accusant "de diminuer fortement - bien que progressivement - le niveau de ressources des jeunes actifs ou étudiants cumulant étude et emploi".

(Avec AFP)

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