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"Les réseaux de mandataires immobiliers : L'avenir de la transaction ?"

Jean Lavaupot, président du Syremi

Jean Lavaupot, président du Syremi - dr

Une tribune de Jean Lavaupot, président du Syndicat des réseaux de mandataires en immobilier (Syremi). Le responsable revient sur la profession de mandataire en immobilier, un métier qui peine à sortir de l'ombre de celle d'agent immobilier.

Depuis une dizaine d'années, de nouveaux acteurs de la transaction résidentielle sont apparus en France, aux côtés des agents immobiliers traditionnels, les réseaux de mandataires. Qui sont-ils ? Quel est leur fonctionnement ?

Ce sont des enseignes régionales ou nationales qui rassemblent des négociateurs indépendants, intervenant partout sur le territoire.

On appelle ces intervenants, des négociateurs au statut d’agent commercial, également appelés mandataires indépendants.

Au sein du réseau qu'ils ont choisi, ils bénéficient de puissants outils commerciaux, une myriade de sites de diffusion des annonces bien sûr, mais aussi de la formation continue et un accompagnement permanent pour la réussite de leur mission.

Pas de bureau dans l’agence immobilière, ces femmes et ces hommes ancrés sur leur marché, travaillant de chez eux, vivant au plus près des ménages qui peuvent ainsi recourir à leurs services. Car la proximité est leur force.

Quels sont les atouts de ces réseaux d'agents commerciaux mandataires ?

D'abord sans doute le statut de leurs membres. Les mandataires sont des entrepreneurs à part entière, qui ont la maîtrise directe de leur marché local, des offres qui leur sont confiées et des transactions qu'ils initient jusqu’à la conclusion.

Ils décident en revanche de respecter une éthique, des codes et des pratiques professionnels propres au réseau qu'ils ont rejoint et pour lesquels il existe une charte de comportement des réseaux du Syremi.

Cette indépendance, assortie de moyens partagés, est garante de l'engagement. On ne peut nier qu'un agent commercial, qui n'a pas le confort d'une rémunération fixe et dont la rétribution dépend du dynamisme, doit donner le meilleur de lui-même pour réussir une transaction. Cela passe notamment par une disponibilité de tous les instants. Le mandataire se rend au domicile de ses clients sans astreinte d’horaires d'ouvertures rigides.

Cette souplesse est déterminante pour la plupart des vendeurs et des acquéreurs.

Les réseaux de mandataires, par ailleurs, fonctionnent avec leurs négociateurs mandataires selon un modèle économiquement favorable. Exerçant sans boutique, grâce à l'Internet, ces réseaux supportent des charges fixes assez faibles et ils ont la faculté de redistribuer ces moindres dépenses, pour partie au client, pour partie au mandataire lui-même.

En moyenne, les honoraires perçus par les réseaux sont inférieurs au barême des agences traditionnelles. Ils sont beaucoup mieux ajustés à la solvabilité actuelle des ménages, dont le pouvoir d'achat est réduit.

Ce réalisme commercial a une conséquence, au-delà de ménager le budget des vendeurs et des acquéreurs, il ramène vers l'intermédiation des familles et des individus que la cherté du service tenaient éloignés des professionnels.

Prenant le risque des transactions de gré à gré, sans sécurité ni juridique ni économique ni technique, sans certitude quant à l'estimation des biens et de leur qualité en particulier. Rappelons que le taux de pénétration des agents immobiliers est anormalement bas et n'évolue pas : une transaction sur deux leur échappe.

Enfin, les agents commerciaux mandataires sont mieux lotis dans les réseaux que lorsqu'ils mettent leur talent au service d'une agence : c'est la majeure partie des honoraires liés à une transaction qui leur est destinée, la moindre revenant au réseau pour financer les moyens mis à la disposition des mandataires.

C'est aussi la raison de leurs efforts majorés, et c'est tout simplement un traitement social plus respectueux de celles et ceux qui font le métier sur le terrain. La tête de réseau, quant à elle mutualise les couts de diffusion grâce au volume de mandats (des milliers), et ce sur des centaines de sites internet, ce qui compense largement l’absence de vitrine physique.

La place tenue aujourd'hui par les mandataires en réseaux est déjà significative : une vente sur six passe par eux. Cette part est en augmentation chaque année.

Il ne saurait être question de prétendre périmées les agences ayant pignon sur rue, mais d'affirmer les réseaux de mandataires comme une alternative parfaitement adaptée aux attentes des Français pour l'achat et la vente de leur logement.

Tout porte à croire en outre que les vertus des réseaux correspondront aux évolutions du marché, toujours plus marquées par le besoin de proximité et d'accessibilité du coût du service.

C’est le souhait du syndicat Syremi.

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