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Les trois quarts des demandes d'hébergement d'urgence sans réponse

Les demandes par des familles explosent

Les demandes par des familles explosent - dr

Le dernier « baromètre du 115 » de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars) montre que 76 % des demandes d’hébergement d’urgence ne sont pas satisfaites cet été. Un nouvel échec pour la plateforme d’appel du mal-logement.

« Un triste record ». La Fnars tire à nouveau la sonnette d’alarme dans son dernier baromètre sur les services d’hébergement d’urgence. Les demandes ont explosé en juillet, au nombre de 64 305, « équivalentes à celles enregistrées sur la période hivernale, témoignant s’il en était encore besoin que l’urgence sociale ne se limite pas aux périodes de grand froid », indique la fédération. La majorité des appels a été faite par des familles, représentant 57 % des demandes, en hausse de 62 % par rapport à l’été précédent souligne la Fnars. Les hommes seuls ont moins sollicité le 115 (27 % des demandes, en baisse de 26 % par rapport au mois de janvier).

Manque de places et de solutions d'hébergement

Or, en dépit des mesures annoncées par le gouvernement, seules 24 % ont trouvé une réponse favorable. Le problème est double, selon la Fnars. Il tient à « une absence de réponses suffisantes d’hébergement et d’accompagnement, et un parc AHI saturé empêchant toute sortie vers des solutions plus durables ». Le manque de places disponibles est ainsi responsable de 83 % des refus ; un motif qui ne concernait que 70 % des cas durant l’hiver. Les solutions d’hébergement, ont elles aussi baissé cet été. Par ailleurs, d’après le baromètre, les places non pérennisées cet hiver ont fermé progressivement et n’ont pas été compensées par de « nouvelles créations de places annoncées en alternative ».

Le projet de loi sur le logement en examen à l'Assemblée

Un douloureux bilan qui intervient en plein vote du projet de loi sur l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) à l’Assemblée. Les associations de la Plateforme Logement ont déploré les « insuffisances criantes » du dispositif, notamment sur le plan du mal-logement. Florent Gueguen, porte-parole du collectif et directeur général de la Fnars, y a vu « un texte pâlot pour les SDF et les mal-logés ». Cécile Duflot a défendu son texte, qui va selon elle « faire en sorte que nos concitoyens puissent avoir accès à un logement (...) compatible avec leurs revenus », rapporte l’AFP. La ministre du Logement annonçait dans la soirée sur son fil Twitter que « 650 amendements » étaient déjà passés.

Léo Monégier