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L’opération de rachat de 30 000 logements neufs à prix décotés a commencé

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Les organismes Hlm et la Société nationale immobilière (SNI), filiale immobilière de la Caisse des dépôts commencent à faire leur marché.

Le rachat à prix décoté de 30 000 programmes immobiliers en l’état futur d’achèvement dont les travaux n’ont pas été lancés faute d’acheteurs – l’une des trois mesure de soutien à l’immobilier annoncées début octobre par Nicolas Sarkozy – commence à se mettre en place.

Sur les 60 à 70 000 logements concernés, environ 40 000 auraient été proposés à la SNI, qui s’est déjà entendue avec les promoteurs pour en acheter 4 200. « Nous sommes tombés d’accord sur le prix d’achat avec les plus grands promoteurs nationaux, sauf Nexity », a annoncé André Yché, président du directoire de la SNI. Sur l’ensemble des habitations proposées à la SNI, 15 000 auraient, par ailleurs, été écartés d’emblée, étant « situées sur des terrains qui ne [leur] convenaient pas », précise André Yché dans des propos rapportés mercredi par le journal Le Monde. En ce qui concerne les organismes Hlm, il leur serait possible d’acheter environ 34 000 habitations, indique Pierre Quercy, délégué général du mouvement HLM, également cité par le quotidien.

Concilier les intérêts des organismes acquéreurs, des promoteurs, mais aussi des élus Les projets immobiliers en question, une fois transformés en logements sociaux, seront soumis au taux de TVA réduit à 5.5%. En outre, selon les informations du Monde, les promoteurs seraient prêts à consentir à leur tour « un rabais de 5% » du fait des économies de commercialisation induites par la vente en bloc. La décote en effet ne sera pas consentie coûte que coûte : « Nous ne vendrons pas aux organismes Hlm à n’importe quel prix », objecte Guy Nafilyan, Pdg du promoteur-constructeur Kaufman & Broad dans un entretien accordé lundi au Parisien. De son côté, la Fédération des promoteurs constructeurs de France (FPC) a réagi à l’accord conclu par la SNI, se félicitant de cette première acquisition de 4 200 logements. Elle a toutefois émis des réserves quant à la décote moyenne indiquée de 35% du coût de revient, baisse de TVA incluse. « Si un tel écart était économiquement possible, les promoteurs en feraient prioritairement bénéficier les acquéreurs particuliers », se défend la fédération. Expliquant que cette mesure n’a, à l’origine, jamais été conçue pour soutenir les promoteurs mais pour fournir des logements aux Français et soutenir le secteur du bâtiment, la FPC craint que de tels propos puissent « jeter un trouble supplémentaire dans l’esprit des acquéreurs potentiels ».

Pour finir, les modalités d’acquisition de ces programmes nécessiteront aussi l’accord des maires des communes concernées. Or, souligne Le Monde, le changement de destination des immeubles en construction risquerait de « ne pas être du goût de tous les élus »…

A.R.

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